Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Serge Blisko

Réunion du 8 mars 2011 à 15h00
Immigration intégration et nationalité — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Blisko :

Il les a rappelées rapidement, et d'abord le débat sur l'identité nationale, qui a été avarié. Ce ne sont pas des élus verts, SRC ou GDR, mais bien des élus UMP que l'on a entendu lâcher les vannes d'une xénophobie exacerbée.

Après cet échec, on aurait pu rêver d'un peu de sagesse, de réconciliation entre Français et – pourquoi pas ? – d'un dialogue républicain posant les problèmes qui sont effectivement ceux d'une société où tout bouge très vite. Au lieu de quoi, nous avons un débat sur la place de l'islam. Il y a huit jours, M. de Charrette demandait quel était ce gouvernement qui voulait faire de la place de l'islam un sujet de débat politique. Comme si la place des religions était un sujet de débat politique dans ce pays ! Bien évidemment, les mêmes causes produisant les mêmes effets, vous aurez le retour de bâton. Je ne dis pas « vous » pour désigner seulement votre famille politique, qui va se faire étriller, mais pour rappeler ce que nous savons tous : le débat politique et la démocratie n'ont rien à y gagner. Mais vous continuez.

Nous évoquions tout à l'heure les formidables, mais difficiles, mouvements de libération des pays de l'autre côté de la Méditerranée. N'oublions pas qu'ils ont fait des centaines, des milliers de morts. Au mépris de grands dangers, des jeunes se sont levés pour réclamer la liberté, la démocratie. Qu'avez-vous trouvé à dire ? « Attention, ils pourraient arriver en trop grand nombre sur nos côtes ! » Quelle image donnez-vous de notre pays, qui aurait pourtant un message spécial à adresser à ces pays pour en avoir été le colonisateur et parfois pour avoir une communauté linguistique avec eux ! Mais vous leur dites : « On se méfie de vous, vous pourriez venir ! » Quand on tient un tel langage et qu'on ménage un tel climat politique, il ne faut pas s'étonner que tout devienne dur.

Noël Mamère a, longuement et avec raison, développé deux points qui méritent d'être retravaillés en commission.

D'abord, s'agissant de l'autorisation de soigner les étrangers malades, il est absolument inconcevable de jouer sur les mots. Bien entendu, tous les traitements sont disponibles dans tous les pays du monde, y compris les plus pauvres. Mais pas pour tout le monde. La classe dirigeante, les expatriés ont droit à des traitements compliqués, coûteux. Il y a des pharmacies même dans le plus pauvre des pays. Mais on sait très bien que 99 % de la population ne peut pas y avoir accès pour des raisons d'éloignement géographique, financier ou culturel.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion