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Intervention de Huguette Bello

Réunion du 3 mars 2011 à 15h00
Débat sur le fonctionnement de l'hôpital — Reprise de la discussion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHuguette Bello :

Madame la secrétaire d'État, ce débat sur le fonctionnement de l'hôpital me donne l'occasion de vous entretenir d'une ancienne connaissance de M. le ministre de la santé : le centre hospitalier Gabriel-Martin de Saint-Paul dont M. Bertrand a découvert la vétusté lors de la crise du chikungunya qui a frappé la Réunion en 2005. Alors que, selon les déclarations ministérielles de l'époque, le pôle sanitaire de l'Ouest aurait dû être inauguré en 2010, nous en sommes toujours à attendre des décisions concrètes dans le cadre du plan Hôpital 2012.

Ainsi la population du territoire de santé Ouest de la Réunion – 207 000 habitants – doit-elle continuer à se satisfaire d'un centre hospitalier sous-dimensionné, dont les locaux sont vétustes, saturés en permanence et totalement inadaptés aux exigences de qualité et de sécurité des soins.

En dépit de la remarquable implication des équipes médicales et soignantes pour faire face à une demande de soins toujours en augmentation, cette situation n'est plus tenable. Et elle n'est plus acceptable non plus. Les conditions d'accueil des patients autant que les conditions de travail des personnels ont été jugées assez désastreuses pour qu'un Premier ministre et tous les ministres de la santé successifs apportent leur ferme soutien au projet de pôle sanitaire Ouest.

Faut-il rappeler que la construction de ce nouvel hôpital s'inscrit dans une opération qui vise à recomposer l'offre de soins sur le territoire ouest de la Réunion ? L'objectif est de fédérer les acteurs présents de façon à proposer à la population une offre de soins graduée, coordonnée et, bien sûr, modernisée.

Cet ambitieux projet du pôle sanitaire de l'Ouest a été initié il y a près de quinze ans. Mais pour l'empêcher jusqu'ici d'aboutir, trop d'obstacles se sont dressés devant lui. Pendant de longues années, il s'est heurté à l'opposition des autorités de tutelle locales de l'époque, lesquelles avaient conditionné la réalisation du PSO à une opération de partenariat publicprivé avec le principal groupe hospitalier privé commercial de la Réunion. Cette coopération devait notamment porter sur les activités médicales, les activités chirurgicales et sur un ambitieux projet de regroupement d'un pôle mère-enfant.

En dépit des tentatives de la communauté hospitalière publique de l'Ouest pour parvenir à une coopération organisée, raisonnable et équilibrée en vue d'une offre de soins de qualité accessible à toute la population, ce partenariat n'a pas abouti.

L'établissement hospitalier public a récemment actualisé les données médico-économiques nécessaires à la validation du projet par les instances nationales dans le cadre du plan Hôpital 2012. Les questions foncières sont réglées. Le concours d'architecte est lancé. Nous attendons aujourd'hui des décisions pour avancer.

Personne ne comprendrait que le PSO ne soit pas une priorité. Nous aurions du mal à admettre que l'enveloppe financière sollicitée, à savoir 23 millions d'euros de subvention sur un montant total estimé à 156 millions d'euros soit, une fois encore, refusée par l'État.

J'entends ici et là que le soutien de l'État à la construction du pôle sanitaire Est de la Réunion, d'une part, l'annonce d'un effort très important pour la reconstruction du CHU de Pointe-à-Pitre, d'autre part, joueraient contre le PSO. Rassurez-nous, madame la secrétaire d'Etat. Dites-nous que la sécurité sanitaire ne rime pas avec la compétition entre les territoires, surtout quand ils sont séparés par des milliers de kilomètres et quand les besoins sont si importants.

La région Réunion continue à être la lanterne rouge en matière d'offre de soins hospitaliers. Elle souffre des taux d'équipement les plus faibles de France en médecine, en chirurgie, en soins de suite et de réadaptation, en psychiatrie générale.

Notre région a le triste privilège d'être le territoire le plus mal équipé en structures d'accueil médicalisées pour personnes âgées et personnes handicapées.

Au-delà de la nécessaire reconstruction du centre hospitalier Gabriel-Martin, notre ambition pour une démarche exemplaire de coopération reste intacte. Nous sommes en effet convaincus que c'est là la réponse adaptée et juste aux besoins de la population.

Avec l'ensemble des acteurs du territoire Ouest, et avec l'appui de l'agence régionale de santé Océan Indien, nous souhaitons que le pôle public hospitalier soit le pivot d'une offre de soins coordonnés qui propose à la population des parcours de santé lisibles et fluides.

Le projet médical du territoire Ouest prévoit aussi un rapprochement de l'hôpital Gabriel-Martin et de l'établissement de santé mentale de la Réunion, ainsi que de fortes mutualisations public-public en termes de logistique technique et administrative. Des synergies entre soins généraux et santé mentale sont également envisagées.

L'agence de santé Océan Indien soutient cette démarche et vient de renforcer le dispositif de pilotage de l'opération en nommant un directeur de projet. Mais, vous l'avez compris, tout cela reste conditionné au soutien financier de l'État, donc à votre réponse, que nous attendons impatiemment. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)

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