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Intervention de Jean-Luc Préel

Réunion du 3 mars 2011 à 15h00
Débat sur le rapport d'information relatif à la prescription la consommation et la fiscalité des médicaments

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Préel :

Sans rebondir sur cette réponse, car on aurait évidemment beaucoup à dire sur le médicament en général, j'en viens à ma deuxième question.

Il n'est pas possible de se passer des experts. Lorsqu'il s'agit d'une pathologie particulière, ils ne sont pas nombreux. L'industrie et l'agence ont tendance à faire appel aux mêmes, mais, lorsqu'un expert a participé à la recherche et au développement d'une molécule, comment accepter qu'il puisse participer ensuite à la commission de la transparence ou à l'agence des produits de santé ? Comment séparer l'expertise interne de l'expertise externe ? L'expert doit donc déclarer ses conflits d'intérêt et sortir de la salle, ce qui ne semble pas être toujours le cas. Cela avait pourtant déjà été prévu du temps de Didier Tabuteau.

Les conflits d'intérêt ne sont d'ailleurs pas uniquement financiers. Comme l'a dit un précédent intervenant, l'amour et la haine existent aussi. Comment prendre cela en compte ? Comment éviter qu'ils interfèrent ? C'est un vrai problème.

Par ailleurs, pourquoi les prescriptions hors AMM sont-elles si fréquentes, sans que la mention « NR » soit portée sur l'ordonnance ? Quel est le rôle de la visite médicale et des journaux médicaux financés par l'industrie ? Il est bien sûr souhaitable de mieux prendre en compte l'amélioration du service médical rendu par rapport aux traitements existants. Il devient urgent que la Haute autorité de santé développe les référentiels du bon usage du médicament et que soient développés des logiciels certifiés d'aide à la prescription.

Encore faut-il améliorer la formation initiale et continue des médecins en pharmacologie et en pratique thérapeutique. Il n'est que temps de rendre enfin obligatoire la formation continue – maintenant appelée développement professionnel continu, ou DPC – en l'évaluant et surtout en la finançant sans faire appel à l'industrie.

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