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Intervention de Henri de Raincourt

Réunion du 2 mars 2011 à 15h00
Débat sur les rapports entre la france et le continent africain

Henri de Raincourt, ministre chargé de la coopération :

Nous sommes d'accord sur ce point, monsieur le député, et c'est tant mieux.

Troisièmement, les actes que nous avons posés sont en cohérence avec notre ligne politique, comme le prouvent les positions que nous avons adoptées sur les dossiers de premier plan : pas d'ingérence, mais pas d'indifférence. Nous favorisons l'approche interrégionale, continentale ou internationale dans la gestion des transitions et des crises, pour la promotion de la démocratie et de l'État de droit. L'Union africaine et les communautés économiques régionales – la CDAO, la SADC, la CEEAC… – sont de plus en plus prégnantes et prennent la main dans la résolution des crises. Ainsi, la CDAO a joué un rôle déterminant au Liberia et en Sierra-Leone. De même, en Somalie, l'Union africaine et la force de maintien de la paix agissent. Il faut se féliciter de l'appropriation par le continent africain de son destin. La France soutient tout à fait cet engagement de plus en plus fort. L'enjeu, nous le connaissons et nous le partageons : c'est l'enracinement de la démocratie en Afrique. À cet égard, nous constatons des évolutions plus ou moins positives selon les pays. Quoi qu'il en soit, nous oeuvrons tous pour que progresse la démocratie, c'est-à-dire l'État de droit qui s'appuie sur un environnement sécuritaire stable et des perspectives d'évolution économique et sociale positives pour les populations.

Comme le monde arabe, l'Afrique subsaharienne vit aussi une période historique et porteuse d'espérance. Parmi les pays qui connaissent actuellement une période de transition sur le plan politique, citons Madagascar où la SADC est en première ligne afin de parvenir à une sortie de crise « malgacho-malgache », c'est-à-dire réalisée par et pour les Malgaches. Nous soutenons cette approche pragmatique, réaliste et la feuille de route qui a été présentée à toutes les mouvances politiques par l'ancien président du Mozambique, M. Chissano. Nous espérons qu'elle pourra être signée rapidement par le plus grand nombre possible de formations politiques.

Citons aussi le Niger où le premier tour des élections présidentielles s'est tenu dans le calme.

Citons encore la Guinée Conakry qui, après plus de cinquante ans de coups d'État successifs, s'est dotée d'un président démocratiquement élu, en grande partie grâce aux efforts déployés par la CEDEAO et l'OIF. Si la France doit se montrer ferme à l'égard de ceux qui font obstacle à l'expression du peuple, elle doit aussi être présente quand il s'agit de donner une prime à la démocratie, tout en portant un oeil attentif sur le parachèvement du processus électoral.

Notons qu'au Soudan le référendum s'est déroulé dans des conditions satisfaisantes. La période de transition vers la création d'un nouveau pays – le cinquante-quatrième sur le continent – se passe bien pour le moment. Soyons prudents, mais aussi heureux et audacieux face à ces évolutions.

Dans les pays en crise, nous entendons poursuivre avec beaucoup de vigueur l'exercice de notre politique : défendre l'État de droit. Comment ne pas citer la Côte d'Ivoire, au premier rang de ces pays ? Ce qui se passe en Côte d'Ivoire est très important, et pas seulement pour les Ivoiriens : treize élections présidentielles vont se tenir au cours de l'année 2011 en Afrique et l'évolution de la situation en Côte d'Ivoire ne sera pas sans répercussions dans tel ou tel pays.

La France appuie toutes les démarches diplomatiques engagées dans ce pays. Je reconnais bien volontiers que, jusqu'à ce jour, elles n'ont pas produit les effets escomptés.

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