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Intervention de Jacques Desallangre

Réunion du 16 février 2011 à 15h00
Questions au gouvernement — Fermetures de classes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Desallangre :

Monsieur le président, ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative.

La mise en perspective de deux articles publiés avant-hier dans Le Monde illustre la France inégalitaire que vous voulez construire. Je cite : « Les patrons du CAC 40 sont les mieux payés d'Europe » et « La France dernière de l'OCDE pour l'encadrement des élèves ». Le récent rapport du Centre d'analyse stratégique – organisme rattaché au Premier ministre – sur l'emploi public est une gifle à la politique menée par le Gouvernement. Dans le primaire, le niveau d'encadrement est le plus bas des pays de l'OCDE. Il est inférieur à celui du Portugal, de l'Italie, de l'Allemagne, de l'Irlande, de la Grèce. La liste est longue !

Vous invoquez vos efforts qualitatifs. Or le compte n'y est pas, car l'OCDE a démontré que les résultats de notre système éducatif se dégradaient. Plus il y a d'élèves par classe, moins les résultats sont bons. Mais, à vos yeux, cette situation n'est pas encore suffisamment dramatique. Après avoir supprimé 50 000 postes d'enseignants entre 2007 et 2010, vous détruisez 16 000 postes pour la rentrée prochaine, alors que le nombre d'élèves augmente. Votre politique se traduit par des regroupements autoritaires, en dépit de l'opposition des élus locaux, des enseignants et des parents d'élèves.

Nos territoires sont durement touchés. Dans ma circonscription, par exemple, à Chauny, Tergnier, Coucy-le-Château, Barisis-aux-Bois, au lycée Gérard-de-Nerval de Soissons, des postes sont supprimés. Dans des collèges, la dotation horaire globale est amputée.

Mais le plus important pour notre pays, c'est que vous hypothéquez son avenir. En détruisant une formation initiale de qualité, vous empêchez notre pays de développer son savoir global. Comment prétendre, ensuite, favoriser la formation de haut niveau pour le plus grand nombre, puis la recherche, si nos jeunes n'ont pu acquérir des bases solides ? La France est riche du cinquième PIB mondial, mais elle ne se situe qu'au vingt-troisième rang pour l'éducation !

Monsieur le ministre, allez-vous écouter les recommandations du Centre d'analyse stratégique et mettre un terme à votre politique de non-remplacement d'un enseignant sur deux ? (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

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