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Intervention de Michel Françaix

Réunion du 25 novembre 2008 à 15h00
Communication audiovisuelle et nouveau service public de la télévision nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Exception d'irrecevabilité

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Françaix :

Qu'à cela ne tienne ! Rien ne sera plus comme avant parce que Nicolas Sarkozy a jeté son pavé dans l'écran. La brièveté du délai d'étude de la commission Copé, le sous financement chronique de l'audiovisuel français, l'effet d'aubaine, voire – disons-le franchement – l'enrichissement sans cause accordé aux opérateurs privés, m'empêchent de me pâmer trop naïvement devant ce souffle réformateur et libérateur : la suppression de la publicité sur les chaînes publiques.

Audiovisuel public fragilisé, structures bancales, financement aléatoire : notre télé du XXIe siècle a-t-elle un avenir ? Les forces vives de la créativité ou du management ont-elles accès à la lucarne ? Ces concentrations de sociétés de production ne nous aventurent-elles pas sur la piste hasardeuse d'une production aseptisée et uniformisée ? Pas de réponse à ces questions sans doute subalternes !

Supprimons la publicité pour arracher la télévision publique à l'esprit marchand, décide le Président de la République. On nous l'avait bien dit qu'il avait des idées de gauche ! Comme si la publicité ne faisait pas partie de la vie, n'était pas aussi synonyme de créativité, d'imagination. Je n'aime pas ce mépris de la publicité. Il y a du puritanisme et de la tartufferie à considérer qu'elle serait seule responsable de la qualité des programmes – j'y reviendrai.

Encore eût-il fallu que la pureté des intentions proclamées se traduise par la clarté des moyens alloués. Vous le savez mieux que quiconque, madame la ministre, ce n'est pas l'origine de l'argent ; c'est sa quantité qui compte pour faire une bonne télévision. Pour cela, il aurait fallu une volonté politique. Une télévision publique fondée sur des fonds publics ? Soit, mais à condition que ces fonds soient à la hauteur de nos ambitions et comparables à ceux dont disposent les télévisions publiques allemandes et anglaises.

Parler vrai aurait consisté à dire que nous avions une télévision publique ne se portant pas si mal avec un financement mixte insuffisant, mais que nous n'avions pas les moyens de nous offrir une télévision publique sans publicité.

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