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Intervention de Anny Poursinoff

Réunion du 8 février 2011 à 21h30
Bioéthique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnny Poursinoff :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, trois principes fondamentaux ont été rappelés lors des états généraux de la bioéthique, en 2009 : le respect de la dignité humaine, le refus de toute forme de marchandisation du corps humain et le refus de son exploitation biologique. Le projet de loi dont nous débattons ne prévoit pas de réviser ces principes, qui constituent le fondement des lois de bioéthique. L'adhésion générale de l'opinion publique, des citoyens et des parlementaires à ces grands principes a été démontrée à de nombreuses reprises, et il ne saurait être question de les remettre en cause.

Mes collègues Noël Mamère, Yves Cochet et François de Rugy soutiendront des amendements en vue de faire évoluer la législation applicable à des pratiques qui, elles, ne font pas consensus dans notre société. Je veux parler des mères porteuses et de l'euthanasie. Sur ces sujets, les positions des uns et des autres transcendent les traditionnels clivages politiques. Le législateur a pour devoir d'affronter la réalité, d'appréhender les questionnements qui agitent la société. Je ne partage pas les positions de mes collègues en faveur de la gestation pour autrui, mais je tiens à saluer leur courage politique, car, en imposant ce débat au législateur, ils pratiquent une forme de militantisme et se battent publiquement pour leurs idées. C'est, pour eux, une manière de prendre acte de l'évolution de notre société et de l'affronter publiquement.

Sur tous les enjeux auxquels notre société est confrontée, je n'ai de cesse d'appeler au dialogue constructif et transparent, au débat ouvert avec les citoyennes et les citoyens, les institutions concernées, les représentations syndicales et associatives. Les conférences citoyennes éclairent les décideurs, qui tranchent en conscience. L'écoute participe du respect de la vie démocratique. La question des mères porteuses et celle de l'euthanasie touchent l'intime, suscitent des débats, des confrontations, des désaccords. C'est pourquoi je souhaite vous faire part de mes convictions ; elles sont le fruit d'une réflexion qui tient compte de l'intérêt général et du long terme et tente d'envisager les risques de dérives.

S'agissant de la gestation pour autrui – la GPA –, je veux dire ma profonde opposition à la légalisation de cette pratique, dont le refus par une grande partie des féministes, dont je fais partie, est connu. En effet, il nous paraît inenvisageable d'autoriser ou d'encadrer une quelconque forme de marchandisation du corps des femmes, fut-ce à des fins procréatives. On ne saurait accepter la vente d'un oeil ou d'un rein. Alors, comment accepter la location d'un ventre ?

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