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Intervention de Charles édelstenne

Réunion du 2 février 2011 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Charles édelstenne, président–directeur général de Dassault aviation :

Tout dépendra de la définition technique qui sera retenue par les Émirats arabes unis et de celle qui sera prise par la France.

Je ne saurais vous répondre au sujet de l'avion furtif chinois, dont je ne connais, comme vous, que la forme extérieure qui l'apparente au F22. Les Chinois ne laissant rien au hasard, c'est à la veille de la visite du ministre américain de la défense que leur presse publie cette photo « volée ». Reste à savoir quels sont le niveau technologique et la capacité opérationnelle de l'avion.

Concernant Thales, notre volonté était de réaliser un ensemble comparable à ceux des autres pays – BAE Systems en Grande-Bretagne ou Finmeccanica en Italie – en alliant non seulement les compétences militaires de Dassault Aviation et Thales, mais aussi celles de Dassault Systèmes.

Pour le reste, nous détenons une partie de l'entreprise et l'État une autre, selon un périmètre déterminé par un protocole d'accord établissant une correction de frontières entre le groupe Safran et le groupe Thales dans les domaines de la navigation inertielle, de l'optronique et de la génération électrique. Nous voulions en outre éliminer certaines anomalies et doublons existant entre MBDA et Thales. Nous sommes toujours partisans de cette redistribution des cartes. La discussion a achoppé sur la demande de transfert à Safran de toute l'avionique de Thales – ce que nous avons refusé car nous tenons à conserver l'avionique militaire et parce que nous trouvons surprenant d'attribuer à une entreprise de mécanique la partie qui est au coeur d'une société d'électronique. Notre position est simple : nous respectons à 100 %, comme nous le faisons toujours, ce que nous avons signé, en l'occurrence le protocole d'accord passé avec l'État à l'occasion de notre entrée au capital de Thales.

J'en viens à ce qui ne dépend pas de nous. Des réflexions sont en cours pour regrouper d'autres activités dans le cadre de Thales. En tant qu'actionnaire, nous avons donné notre point de vue. Il n'existe aucun blocage de notre part quant aux éventuels agrandissements de périmètre que pourrait envisager l'État.

Mais il ne sert à rien de parler de stratégie si l'on ne parle pas de moyens. Thales ne génère pas aujourd'hui le fond de roulement nécessaire à ses ambitions. Historiquement, sa rentabilité se situe entre le tiers et la moitié de celle de ses concurrents. En particulier, elle est de moitié inférieure à la nôtre. C'est pourquoi nous nous employons à corriger les décisions hasardeuses qui ont été prises par le passé. Cela prendra du temps et il faut s'attendre encore à des moments désagréables. Mais ces difficultés se surmontent grâce aux capacités techniques et technologiques indiscutables des personnels de Thales, à leur mobilisation et à leur fierté d'appartenir à une des plus belles sociétés de haute technologie françaises.

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