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Intervention de Jean-Claude Viollet

Réunion du 2 février 2011 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Viollet :

Le Rafale fournit un exemple de gestion dynamique d'un programme d'armement. Il s'agit d'un processus maîtrisé qui permet tout à la fois de satisfaire le besoin opérationnel, de garantir une cohérence maximale dans la montée en puissance de l'appareil dans les unités et de préserver un outil industriel éminemment stratégique. Tout cela justifie, de mon point de vue, les ajustements que nous venons de vivre.

Pour autant, et sans que l'industriel y soit pour rien, certaines questions relatives aux grands équilibres de la loi de programmation militaire restent pendantes. On a bâti cette programmation sur la perspective d'exportations et de recettes exceptionnelles, sans prévoir les coupes budgétaires qui sont intervenues ni l'augmentation des rémunérations et charges sociales que la réforme des retraites va provoquer.

Il nous faut maintenant gérer les besoins, en tenant compte du fait que le décalage des livraisons de Rafale a permis une économie au profit de l'ensemble de la programmation. Aujourd'hui, seule l'armée de l'air semble sanctionnée par le retour à la cadence initiale de livraison, avec les conséquences que l'on sait sur la rénovation des Mirage 2000D, et donc sur l'objectif de disposer d'une flotte d'avions de combat polyvalents, mais également sur l'équipement en ravitailleurs, etc. Alors que les Britanniques viennent de commander deux avions stratégiques de guerre électronique, nous n'avons plus un seul.

Bref, il appartient au politique de prendre des décisions mais, je le répète, le choix du Rafale est le bon choix.

L'accord franco-britannique est une occasion exceptionnelle pour structurer une filière européenne de drones et pour maintenir une capacité de production d'avions de combat en Europe. Cette chance ne doit pas être gâchée. Mais que faire entre-temps ? Un seul de nos vecteurs Harfang sur quatre est opérationnel aujourd'hui. La rupture capacitaire est imminente. L'achat de drones Predator constituerait un renoncement stratégique et industriel. L'exécutif devra se prononcer très prochainement. Disposez-vous d'une solution d'attente qui permettrait de préserver les compétences et les métiers qui se trouvent derrière les matériels ?

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