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Intervention de Michel Vaxès

Réunion du 25 janvier 2011 à 15h00
Garde à vue — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Vaxès :

…de contourner les obligations qui pèsent sur la France. Cette disposition a été sortie par la porte de la commission pour, semble-t-il, revenir par la fenêtre gouvernementale, par le biais d'un amendement à l'article 11 bis. Il est en effet prévu qu'un placement en garde à vue n'est pas obligatoire, notamment, lors d'enquête de flagrance. Les policiers pourront donc entendre la personne suspectée sans qu'elle ait le moindre droit et sans limite de temps. Aucune disposition du projet, en son état actuel, ne mentionne que la personne devra être informée de son droit de quitter librement les locaux de police ou de gendarmerie, ce qui peut permettre toutes les pressions des enquêteurs. On ne voit pas comment ce dispositif – comme d'ailleurs celui de l'audition libre première version – pourra échapper à la censure du Conseil constitutionnel, de la Cour de cassation ou, surtout, de la Cour européenne des droits de l'homme, considérant qu'il constitue une violation du droit de toute personne accusée d'être assistée par un avocat dès le début des auditions. Par cet amendement – et le Syndicat des avocats de France partage notre analyse – vous avez réintroduit une procédure d'audition libre qui ne respecte pas les droits de la défense. La main sur le coeur, vous nous avez certifié le contraire, mais vous n'avez pas réussi à nous convaincre.

Nous aurions pu nous abstenir, comme vont le faire nos collègues écologistes du groupe GDR. Mais, puisque nous bénéficions – une fois n'est pas coutume – du luxe de délibérer hors de la procédure d'urgence, et puisque nous considérons que le garde des sceaux n'a pas été convaincant et que des ambiguïtés majeures subsistent, nous avons décidé de voter contre ce texte en première lecture. Nous espérons que, au cours de la navette, vous serez en mesure de nous garantir que les personnes interrogées dans ce nouveau cadre verront leur droit de se défendre respecté au même titre que les personnes gardées à vue. Nous pourrons alors nous prononcer comme nous envisagions de le faire après l'examen du texte par la commission, avant que ne soit discuté l'amendement déposé au titre de l'article 88. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)

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