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Intervention de Catherine Lemorton

Réunion du 10 juillet 2009 à 15h00
Dérogations au repos dominical — Explications de vote personnelles

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Lemorton :

Tout à fait !

Pour bien légiférer, il vaut mieux bien connaître le domaine. Comme on ne peut pas tout savoir, en cas de besoin on va chercher l'expertise.

Monsieur Mallié, c'est presque à vous seul que je vais m'adresser dans les secondes qui suivent.

Cinq années de travail en tant qu'étudiante, dix ans de statut salarié qui ont abouti à un licenciement économique, treize ans de statut d'employeur, et tout ça dans la même branche, cela m'a permis d'avoir une petite idée, en étant des deux côtés de la barrière, de ce qu'était le lien entre le salarié et son employeur.

Contrairement à ce que l'on nous vend régulièrement dans cet hémicycle depuis deux ans, c'est-à-dire depuis que l'on dérégule, texte après texte, le monde du travail, il ne s'agit pas d'un lien de partenariat. Je ferme la parenthèse qui vous concernait, monsieur Mallié.

Vos réponses sur le volontariat des salariés pour travailler le dimanche ne nous ont pas rassurés, bien au contraire. D'ailleurs – ironie ! –, être obligé de réaffirmer le principe du repos dominical dans le libellé même de la proposition de loi paraît attentatoire au principe même que l'on est censé défendre.

Rien aujourd'hui n'est de nature à rassurer les centrales syndicales représentantes des salariés, ni les salariés eux-mêmes, ni les commerçants et artisans de proximité. Mais comment s'en étonner ? Cela est tout à fait normal puisque cette proposition de loi n'a été conçue que pour légaliser une situation illégale particulière : celle de Plan-de-Campagne, dans le département du rapporteur, M. Mallié.

Vous voulez des salariés corvéables à merci dans une société d'hyperconsommation. Légiférer, c'est établir les règles du « bien vivre ensemble ». Quand nous pensons la loi, sur les bancs de l'opposition, nous mettons plutôt l'individu au centre du débat. Vous construisez, quant à vous, un modèle social et économique qui vous appartient, dans lequel dérégulation et individualisme priment.

Mes chers collègues, nous ne voterons pas ce texte. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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