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Intervention de Philippe Vitel

Réunion du 2 février 2011 à 15h00
Débat sur l'otan et les orientations données aux forces armées françaises

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vitel :

L'Alliance atlantique et l'Europe de la défense sont complémentaires et, comme je viens de le dire, le nouveau concept stratégique affiche clairement que l'Union européenne est un partenaire privilégié de l'OTAN.

Toutefois, force est de constater que certains pays européens sont opposés aux « deux D » – Découplage Europe-États-Unis et Duplication des moyens OTAN-UE – et souhaiteraient plutôt associer l'OTAN à toute initiative européenne. L'Europe a donc besoin d'un nouveau discours sur la raison d'être de ses forces armées, au risque d'être marginalisée sur la scène mondiale, du fait du déséquilibre financier qui est en train de se créer entre les nations européennes, dont les budgets de défense sont tous en diminution, et ce qui se passe hors Europe, où les dépenses ont augmenté de 6 % en 2009 et de 49 % depuis 2000.

En ce sens, devant les réserves des pays européens les plus atlantistes, majoritaires au sein des vingt et un pays qui appartiennent à la fois à l'Union européenne et à l'OTAN, réticents à ce que soient développés des instruments de coopération proprement européens, cette alliance européenne doit donc plutôt se construire au sein d'un pilier européen de la défense. À elles seules, la Grande-Bretagne et la France représentent près de 50 % des dépenses de défense européenne et deux tiers des dépenses militaires de recherche et développement. Il est donc tout à fait juste de penser qu'une coopération militaire accrue entre notre partenaire naturel en matière militaire qu'est le Royaume-Uni, suivie d'une plus grande intégration dans les structures supranationales de l'OTAN soit à même de répondre à l'impasse budgétaire dans laquelle nous sommes en train de nous engager, et peut-être ainsi booster les coopérations politico-militaires européennes, que nous appelons depuis si longtemps de nos voeux. Le traité de coopération militaire, signé le 2 novembre entre nos deux pays constitue, je crois, la première étape de cette nécessaire évolution. Toute mutualisation, économie d'échelle, interdépendance est une bonne nouvelle, car les économies ainsi réalisées pourront être réinjectées dans des secteurs qui souffrent actuellement des diminutions de crédits.

Monsieur le ministre d'État, vous vous êtes rendu, il y a quelques jours, à Bruxelles pour « afficher la détermination française pour redonner des couleurs à l'Europe de la défense ». Vous avez, en outre, déclaré que l'Europe ne peut prétendre à un rôle au niveau international si elle n'est pas en capacité d'assurer sa défense de manière autonome, et que c'est aussi une exigence budgétaire.

Vous avez confié à Mme Ashton, par le canal d'un courrier cosigné par les ministres de la défense et des affaires étrangères des pays du triangle de Weimar – la France, l'Allemagne et la Pologne –, qu'il était temps de donner une nouvelle impulsion à la politique européenne de sécurité et de défense en pleine complémentarité avec l'OTAN. Vous évoquez avec force, dans cette lettre, les espoirs qui sont les vôtres en l'avenir d'une coopération structurée permanente afin de renforcer les capacités européennes. Vous évoquez aussi la nécessité d'améliorer nos capacités de planification et de conduite des opérations et missions, en complémentarité avec les capacités de planification de l'OTAN.

Êtes-vous satisfait par la réponse de Mme Ashton à votre initiative courageuse et ambitieuse ? Quel écho vos propositions ont-elles eu à l'occasion du sommet des ministres de la défense européen qui s'est tenu le 31 janvier ? (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)

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