Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Christian Bataille

Réunion du 18 janvier 2011 à 17h00
Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Bataille, député, rapporteur :

La séparation-transmutation est l'un des trois objectifs de recherche définis par les lois de 1991 et 2006. Ce n'est pas par hasard, car cette solution vise à réduire le risque pour les générations futures, en éliminant directement les radioéléments les plus nocifs. La transmutation doit, avant tout, être vue comme un moyen de diminuer à la fois le volume et la température des déchets radioactifs les plus nocifs. Le gain se traduira par une réduction de la taille du stockage géologique profond, donc de son coût.

La faisabilité de la transmutation a été scientifiquement démontrée. Mais nous n'ignorons pas toutes les difficultés pratiques que pose son industrialisation à grande échelle. Nous estimons que ces obstacles ne doivent pas conduire à une remise en cause de l'objectif de long terme de la séparation-transmutation. Devant ces difficultés, les acteurs de l'industrie nucléaire, particulièrement EDF, sont tentés de privilégier un prétendu réalisme économique et veulent freiner les recherches. Ils oublient juste que ce réalisme joue contre le développement à long terme de la filière nucléaire.

Pourtant, en 1993, à l'occasion d'une mission sur le choix d'un site pour le laboratoire de recherche souterrain, j'avais pu constater que mes interlocuteurs au sein d'EDF, du CEA et des prédécesseurs d'AREVA considéraient le coût de la recherche sur le stockage des déchets ou la séparation-transmutation comme relativement faible en regard de l'énormité des enjeux pour la filière nucléaire nationale. A l'époque, ils s'accordaient pour dire qu'elle n'avait pas de prix.

Nous estimons que la coopération internationale constitue un moyen efficace de mutualiser les recherches, donc de réduire leur coût. Nous approuvons les initiatives prises en ce sens par le CEA, avec les pays d'Europe centrale sur le projet Allegro, avec la Belgique sur le projet Myrrha et avec le Japon et la Russie, sur les réacteurs au sodium.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion