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Intervention de Michel Liebgott

Réunion du 25 janvier 2011 à 22h00
Contrôle des armes à feu — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Liebgott :

Je me félicite que nous soyons réunis ce soir, monsieur le ministre, même si l'horaire vous semble incongru, car il est intéressant que Parlement et Gouvernement se retrouvent sur un texte relativement consensuel. Pour autant, nous devons être conscients qu'il était grand temps de passer à l'acte, et Bruno Le Roux a eu raison de conduire cette mission. Je me rappelle que nous légiférions, il y a quelque temps, sur les chiens dangereux et leur classification, alors que nous le faisons seulement maintenant à propos des armes.

Certes, nous ne serons pas exhaustifs ce soir : nous ne traiterons pas de toutes les armes, car certaines sont sans doute encore inconnues. Il y a aussi des armes par destination, qui sont parfois encore plus dangereuses : je pense notamment aux voitures qui circulent dans certains quartiers. Si j'ai souhaité intervenir ce soir, c'est simplement parce que j'ai la conviction que nous devons prendre garde à ne pas en arriver un jour à la situation de certains pays éloignés qui, pour certains, ont été des modèles à un moment ou à un autre, en particulier les États-Unis où les armes sont partie intégrante des déviances urbaines, tout un chacun ayant le droit d'en posséder une.

Je suis maire d'une commune où, revenant du match France-Italie qui se déroulait à Zurich, j'ai constaté le décès d'un gamin de dix-sept ans abattu d'une rafale d'arme automatique dans le cadre d'un règlement de comptes – et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. Récemment encore, le maire d'une commune voisine appelait mon attention sur les dangers liés à la multiplication des armes venues notamment des pays de l'Est.

Le directeur d'un centre social et culturel écrivait dans Le Figaro Magazine – nous sommes une fois de plus dans le consensus – : « Ce soir, nous avons couché les enfants à terre. C'est une chance inouïe qu'aucun de nous n'ait été touché ce jour où les balles n'ont traversé que les vitres et appuie-tête de voitures vides en stationnement. […] L'an dernier, nous avions fermé parce que le trafic de drogue se faisait devant les enfants de onze ans. Mais ce qui change la donne depuis plusieurs mois, c'est la présence des armes, et de façon régulière. »

C'est une réalité, et c'est sans doute pour cette raison que nous en débattons ce soir.

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