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Intervention de Xavier Driencourt

Réunion du 18 janvier 2011 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Xavier Driencourt, Ambassadeur de France en Algérie :

Lors d'un conseil interministériel du 11 janvier, le gouvernement algérien a annoncé le report au 31 août de la création de la TVA à 17 % et de la taxe sur les produits intérieurs de 3 %. En revanche, aucune des autres mesures prises lors des lois de finances complémentaires, notamment la suppression du crédit à la consommation, n'a été retirée.

Le pouvoir d'achat des Algériens a donc subi une forte baisse du fait, à la fois, d'une hausse des prix et de nouvelles taxes. Il faut se souvenir que le salaire de base est seulement de 150 euros par mois, le salaire moyen se situant autour de 300 euros.

Les saccages d'entreprises, perpétrés lors des mouvements sociaux récents, n'ont pas concerné que les sociétés françaises bien évidemment. Ainsi, des garages Ford et Suzuki, de nombreux magasins de sport et d'articles de grande consommation ont été victimes de pillages et pas uniquement des marques françaises.

Je ne connais pas la situation au Maroc mais je crois qu'elle est encore différente de la Tunisie et de l'Algérie.

Sur le projet d'Union pour la Méditerranée, l'Algérie, traditionnellement peu favorable à cette idée, risque de ne pas s'y investir davantage au vu des récents événements.

L'appréciation par la presse algérienne de la réaction française aux événements tunisiens a été critique.

Concernant la jeunesse algérienne, il faut préciser que, certes, 1,5 millions de jeunes Algériens sont étudiants mais se pose aussi la question de leur insertion sur le marché du travail, qui reste difficile.

A la question de l'importance des réseaux sociaux et d'Internet pour le mouvement de contestation, je répondrais qu'il s'agit là d'un des facteurs par lesquels les Algériens suivent la situation en Tunisie. Ils soulignent encore davantage l'importance, que j'ai déjà mentionnée, du rôle que pourraient jouer les communautés algérienne et tunisienne en France.

Concernant les raisons structurelles des mouvements actuels en Algérie, il est clair que le phénomène de malaise social est réel.

Toutefois, à la différence des autres pays touchés par ce malaise, l'Algérie a connu quinze années de terrorisme. La société civile algérienne, dès lors peu encline à considérer positivement les phénomènes politiques nés dans la rue, craint de voir le tissu social se déchirer à nouveau, ouvrant la voie au retour du terrorisme.

Au sujet du risque terroriste, il y a eu, en effet, une baisse importante de l'intensité des actions violentes, même s'il y a encore des attentats régulièrement, dans le Nord notamment.

Sur le projet GALSI, je n'ai pas d'information particulière, mais il y a une nouvelle inconnue majeure depuis les changements importants à la tête de la SONATRACH en 2010.

Enfin, concernant l'équilibre des pouvoirs, il y a plusieurs cercles.

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