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Intervention de Jean-Paul Bailly

Réunion du 21 décembre 2010 à 17h00
Commission des affaires économiques

Jean-Paul Bailly :

C'est une autre question. Mais, à partir du moment où ils existent, il serait paradoxal de ne pas permettre à la banque qui sera sans doute la plus vigilante sur ce sujet-là de donner l'exemple.

Pour ce qui est de l'endettement, l'objectif est de revenir à un ratio dette-fonds propres de l'ordre de 0,5. Les grandes postes étrangères sont très peu endettées. Il s'agit donc d'un point important pour notre manoeuvrabilité.

L'attention aux personnes handicapées fait partie de nos enjeux de développement responsable, aussi bien en tant qu'employeur qu'en tant que service public. Nous menons des programmes d'adaptation de nos locaux. Nous avons également adapté la quasi-totalité de nos sites Internet aux différentes formes de handicap.

Pour ce qui est des centres de tri, le programme « Cap Qualité Courrier » touche à sa fin. Compte tenu de la forte diminution des volumes, des adaptations peuvent intervenir à la marge – par exemple une modernisation ou une adaptation à la place d'une création –, mais la structure est inchangée.

S'agissant des fonctionnaires mentionnés par Mme Massat, le problème a été traité par voie législative et nous nous conformerons à la loi.

En matière sociale, la tâche de La Poste n'est pas facile. Il est vital pour nous d'adapter notre organisation. Notre politique vise à ce que les personnes participant à ces changements soient accompagnées de la meilleure façon possible. Nous déployons des programmes d'accompagnement tant pour l'évolution des compétences et pour les formations que pour la mobilité – laquelle est toujours volontaire –, et nous prenons en compte les cas personnels : tout postier touché par ces modifications est reçu et son cas examiné personnellement par l'encadrement et par les responsables des ressources humaines. Les managers de La Poste, à quelque niveau que ce soit, s'attachent à faire évoluer l'entreprise de la manière la plus respectueuse, la plus attentive aux enjeux personnels.

Je ne parlerais pas de « mutation » pour caractériser l'évolution du métier de facteur. En revanche, nous suivons une vraie stratégie. L'avantage du modèle social de La Poste par rapport à d'autres pays est que le facteur, employé à plein temps, est un agent de proximité, une personne de confiance, dont il faut essayer de valoriser le rôle au maximum. La stratégie que nous déployons ne bouleversera pas son métier mais consiste à l'enrichir d'un complément d'activité : il peut s'agir d'apporter des produits aux gens, de leur rendre un service à domicile, de remporter le produit d'une collecte humanitaire ou écologique… C'est ainsi que nous avons commencé à proposer de la collecte de papier dans les TPE et PME : au lieu que la camionnette qui a apporté le courrier reparte à vide, nous y chargeons du papier qui sera ensuite recyclé.

La Banque postale continue de se différencier fondamentalement des autres banques en ce qu'elle restera une banque de détail, qu'elle est très accessible à tous points de vue – géographique mais aussi tarifaire, puisqu'elle reste de loin la banque de réseau la moins chère –, et qu'elle offre des produits spécifiques adaptés aux populations les plus modestes.

Sa participation à l'économie locale prendra essentiellement la forme du financement des petits acteurs économiques locaux. Venant d'obtenir l'autorisation d'accorder des crédits aux personnes morales, notre activité va ainsi se tourner en premier lieu vers les commerçants, les artisans, les auto-entrepreneurs, les TPE.

Pour ce qui est de l'égalité hommes-femmes, notre groupe s'est doté d'un programme particulier destiné à corriger le peu d'écarts qui restent en termes de salaires et à poursuivre les progrès pour ce qui est du déroulement de carrière. Chaque année, les taux de promotion des femmes dans les différentes catégories sont supérieurs aux taux de promotion des hommes.

Nous poursuivons notre projet de devenir opérateur virtuel de téléphonie mobile car nous pensons qu'il existe là un vrai créneau pour La Poste – l'initiative de la poste italienne a d'ailleurs constitué une magnifique réussite. Nous connaissons déjà le métier puisque nous vendons des abonnements prépayés à 500 000 personnes et que ce poste nous vaut 150 millions d'euros de recettes. Nous avons en outre une très belle image. C'est SFR qui a remporté l'appel d'offres que nous avions lancé auprès des grands opérateurs pour développer ce produit en association. Les accords sont aujourd'hui signés et les premières offres devraient apparaître sur notre réseau au cours du premier semestre de 2011.

Le crédit à la consommation offert par la Banque postale marche bien. Nous avons d'ores et déjà capté 3 % de parts de marché, l'objectif à terme étant de parvenir à notre part de marché « naturelle », qui devrait se situer entre 10 et 15 %. Nous devons également offrir des services d'assurance à nos clients. À cet effet, nous avons réalisé un joint-venture avec un grand professionnel, Groupama, sur le savoir-faire duquel nous pourrons nous appuyer.

J'en viens à la limite d'âge. Il est exact que je viens d'avoir 64 ans et que le code de commerce qui s'applique en l'absence de disposition dans les statuts, fixe cette limite d'âge à soixante-cinq ans. Ayant l'habitude de travailler dans la durée et la continuité, je sollicite pour ma part un mandat de cinq ans. Il appartiendra aux actionnaires, s'ils le jugent nécessaire, de modifier le statut de La Poste par une simple délibération de l'assemblée générale.

Enfin, le renouvellement du directoire de la Banque postale est évidemment un sujet auquel nous réfléchissons.

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