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Intervention de Rémy Pflimlin

Réunion du 14 décembre 2010 à 17h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Rémy Pflimlin :

Du virage éditorial opéré par mon prédécesseur, je souhaite conserver ce qui permet au service public de se différencier de l'offre privée, programmes culturels, débats politiques, magazines de qualité, tout en les rendant accessibles au public le plus large. S'agissant de la culture, par exemple, nous ne devons pas nous limiter à la culture patrimoniale mais consacrer du temps d'antenne à une culture plus contemporaine, qu'il s'agisse de musique ou de spectacle vivant, cette diversité devant nous permettre de réunir des publics plus larges.

J'ai bien compris que vous vous inquiétiez qu'un recours excessif au parrainage porte atteinte à la fluidité et à la liberté qui doivent caractériser les antennes du service public. Je voudrais rappeler cependant que les deuxièmes parties de soirées de France Télévisions démarrent en moyenne une trentaine de minutes plus tôt que dans le passé. La gestion du temps d'antenne est donc très différente de ce qu'elle était.

C'est avec la plus grande précaution et en concertation avec le CSA que nous envisageons la question du placement de produits dans les programmes de France Télévisions. Nous avons ainsi refusé certaines propositions des producteurs afin d'éviter les risques d'envahissement des antennes.

Nous souhaitons poursuivre notre partenariat avec l'AFM tout en nous interrogeant sur la baisse continuelle des dons qui affecte le Téléthon. Le CSA a été chargé par le Premier ministre d'étudier les modalités d'accès des associations, notamment l'AFM, à la télévision publique. Le rapport qu'il doit rendre dans les tout prochains jours nous permettra de chercher, en concertation avec l'équipe du Téléthon et avec d'autres associations, les moyens d'améliorer cette opération et de l'ouvrir à d'autres associations. Loin de nous la volonté de nous désengager de cette opération ou de décevoir les nombreuses associations qui se mobilisent dans ce cadre.

Plus de quatre-vingt disciplines sportives sont présentes sur nos antennes. Si j'ai bien compris, la chaîne affectée à la ligue de football ne diffusera pas de matchs en direct. Nous souhaitons conserver les droits de retransmission de la coupe de la ligue et de la coupe de France, d'autant que nos décrochages régionaux nous permettent d'offrir une offre spécifique, puisque nous ne diffusons pas les mêmes matchs dans toutes les régions. Nous avons aussi proposé d'assurer la diffusion du championnat de deuxième division, comme nous le faisons déjà pour le rugby.

J'ai pris contact tout récemment avec le président du CNOSF pour réfléchir à l'élaboration d'une plateforme numérique dédiée au sport olympique.

Les programmes de téléréalité tels qu'il en existe sur les chaînes privées ne correspondent pas du tout à nos objectifs. Pourquoi, en revanche, ne pas explorer les voies d'une télévision du réel visant à nous rapprocher des gens et à valoriser ce qu'ils font, comme c'est le cas de Strip-Tease, émission emblématique du service public, ou des programmes plus récents ? Ce que je refuse, c'est que l'on réserve certains types de programmes aux chaînes privées en laissant aux chaînes publiques le soin d'assurer le reste. Un tel dogme risque de nous empêcher de remplir notre mission, qui est de fédérer le plus large public possible.

Le directeur des programmes et le directeur d'antenne dépendent du directeur de chaîne, qui dispose du pouvoir éditorial car il doit pouvoir fédérer les énergies de la chaîne pour atteindre les objectifs qui lui ont été fixés.

Nous sommes conscients du rôle spécifique de France 3, qui incarne tout particulièrement la mission des chaînes publiques, à savoir permettre à tous l'accès à des services d'information et de loisir, les chaînes privées ne pouvant assurer ces services qu'en certains lieux – grandes villes ou territoires privilégiés. Cette mission est la colonne vertébrale du service public.

La notion de rapport au territoire est essentielle, même si elle reste à définir : territoires de toutes les proximités, régions administratives, et aujourd'hui bassins de vie présentant une unité culturelle. Je sais, monsieur le député, la spécificité de la région alsacienne et je me préoccupe de sa traduction dans les programmes, mais l'on ne peut nier l'appartenance de l'Alsace à un Grand Est qui présente une unité. Cette articulation appelle une réflexion de fond.

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