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Intervention de Edwige Antier

Réunion du 1er décembre 2010 à 14h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEdwige Antier :

Dans les maternités, les jeunes mères sont toujours très étonnées que, parmi les nombreux tests de dépistage de diverses maladies génétiques auxquels on procède en prélevant une goutte de sang au talon de l'enfant, on ne détermine pas le groupe sanguin de celui-ci. Il s'agit pourtant, lorsqu'aucune raison médicale n'impose cette analyse et sauf demande expresse de la mère, dûment invitée à réfléchir, d'une règle éthique à laquelle se conforment tous les médecins par crainte du désordre que le résultat pourrait provoquer dans les familles. Cette pratique est sage, mais on assiste aujourd'hui à la multiplication des recherches en paternité – il suffit désormais d'envoyer un cheveu à un laboratoire à l'étranger pour savoir par Internet si le père de l'enfant est bien son père.

Une autre question que vous évoquez est celle de savoir si l'embryon est une personne. En tant qu'héritière de Françoise Dolto, je suis convaincue que le bébé en est une. Mais pour avoir longtemps travaillé dans des services de prématurés et vu bien des bébés de 500 grammes qui n'étaient pas viables, j'ai constaté lors de la vérification anatomique que, selon que la famille était venue et que le père s'était ou non penché sur l'incubateur, je n'avais pas la même émotion devant le petit corps. Dans presque toutes les religions, le baptême a lieu au bout de huit jours ; chez les Mélanésiens, le souffle de vie est censé être apporté par le père qui souffle dans l'oreille de l'enfant à sa naissance. Je souscris donc à la distinction que vous faites entre des cellules pouvant donner un être humain et un enfant porté par le désir de ses parents, par un projet parental.

Nous aurons, enfin, à statuer sur les cellules du cordon. Ayant beaucoup travaillé en maternité, j'ai toujours été surprise de voir jeter les placentas et les cordons, qui ont nourri un bébé et permis que la mère et l'enfant ne se rejettent pas. Il est étonnant qu'on n'utilise pas davantage ces cellules, dont des banques à but commercial proposent aujourd'hui aux parturientes d'organiser la conservation. Le sang de cordon ne pourrait-il pas être une source de cellules souches ?

1 commentaire :

Le 19/12/2010 à 12:07, K.Clavier a dit :

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Ce qui me surprend personnellement est la coupure très précoce du cordon ombilical, et ce quel que soit le destin de ce dernier. Il est pourtant prouvé que de laisser dans la mesure du possible le cordon finir de battre avant de le couper améliore la santé du nouveau-né (http://afar.info/id=2311). Ceci est bien entendu incompatible avec le don de sang de cordon, mais je pense que ces cellules appartiennent au nouveau-né et que nul ne peut donner ce qu'il ne possède pas.

En revanche, il a été montré que le placenta est lui aussi très riche en cellules souches. Ne serait-il pas temps de remplacer le don de sang de cordon par le don de placenta ?

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