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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 17 novembre 2010 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Article 58, amendements 375 512

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

La discussion de ces amendements ultramarins est tout à fait intéressante : le danger, c'est que seuls nos collègues ultramarins se sentent concernés par des questions qui, pourtant, regardent tout le monde. Comme vient de le dire M. Jalton, il faut avoir une conception saine de la solidarité, qui ne peut se résumer à : « J'ai nettoyé le billot, posez votre tête dessus, je vais la couper. » (Sourires.) Il faut que soient mis à contribution tous ceux qui doivent l'être. Or les outre-mer connaissent des problèmes spécifiques.

Monsieur le ministre, vous avez dit tout à l'heure quelque chose de fort juste, mais je ne suis pas sûr que nos collègues l'aient bien entendu : « Il faut se rappeler la crise des Antilles. » J'imagine que vous évoquiez la crise de la « profitation », avec tous les problèmes qui n'ont pas été réglés depuis. Vous avez été ministre de l'outre-mer et connaissez bien le sujet, vous savez ce qu'il aurait fallu régler et ce que, pas plus que vos prédécesseurs ou vos successeurs, vous n'avez pu régler. Mais c'est que nous traitons les problèmes de l'outre-mer par petits bouts au lieu de tout remettre sur la table, en particulier la question de la formation des prix, qui fait que certains paient les denrées quotidiennes à des prix exorbitants, pendant que d'autres en profitent.

M. le rapporteur général se rappelle peut-être le rapport que j'avais rédigé à l'époque et où je parlais de la porosité entre les milieux économiques et les milieux politiques : dans les cercles dirigeants, notamment dans l'océan Indien et dans l'océan Pacifique, ceux qui exercent le pouvoir sont également à la tête des réseaux économiques et ont intérêt à conserver le système actuel.

Il faut donc prendre des mesures spécifiques et, tant que l'on n'aura pas procédé à cette remise à plat, cela ne fait aucun doute, on ne s'en sortira pas.

Pour une fois, je suis d'accord avec Charles-Amédée du Buisson de Courson : il faut regarder à qui l'avantage profite. Rappelez-vous la loi Pons ! Rappelez-vous comment l'argent des contribuables a servi à construire des hôtels et bateaux qui n'ont jamais servi ! L'expérience avait permis de créer aux Antilles une nouvelle profession : la défiscalisation.

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