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Intervention de Jean-Claude Mathis

Réunion du 8 novembre 2010 à 16h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Reprise de la discussion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Mathis :

Ce n'est pas étonnant. Au-delà des 3 millions de Français mal logés, nos compatriotes seraient en réalité quelque 10 millions à rencontrer des difficultés pour trouver un toit.

Aujourd'hui, tout le monde est concerné. Le phénomène touche aussi bien les ménages modestes que les classes moyennes, et les zones sous tension, comme l'Île-de-France, Lyon, Marseille ou Strasbourg que les régions a priori épargnées par l'explosion de la demande.

En fait, au cours des dernières décennies, et même si des efforts considérables ont été consentis ces dernières années, l'offre de logement n'a pas suivi l'évolution démographique et sociologique de la France. Au cours de cette période, la société française a connu une mutation profonde, avec l'émergence de phénomènes comme l'explosion du nombre de divorces, sans compter les vagues d'immigration. On comptait 250 000 nouveaux ménages chaque année dans les années quatre-vingt contre 350 000 en 2010. Le déficit de l'offre atteindrait actuellement 900 000 unités.

Un tel déséquilibre du marché a entraîné la hausse, bien souvent au-delà du raisonnable, du prix de l'immobilier. Cette inflation fait du logement le premier poste de dépenses des ménages – 23 % de leur budget contre 13 % il y a vingt ans. L'inadéquation entre les prétentions des propriétaires et la solvabilité des locataires ne fait qu'accentuer le malaise, la crise économique de 2008 n'ayant, de surcroît, rien arrangé.

Devant une telle accumulation, la tâche est immense. Le secteur a besoin d'un électrochoc, d'« une grande politique de relance » mettant très rapidement le logement au coeur des priorités, notamment en favorisant l'acquisition de terrains à des prix raisonnables.

Il est également urgent d'évaluer plus finement les besoins en logements de chaque département. Actuellement, on déplore pléthore de constructions dans certains endroits, au détriment d'autres où la cote d'alerte est atteinte.

Notre pays se caractérise également par un taux de propriétaires plus bas que dans d'autres pays européens.

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