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Intervention de Marc-Philippe Daubresse

Réunion du 5 novembre 2010 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Sport jeunesse et vie associative

Marc-Philippe Daubresse, ministre de la jeunesse :

Je crois en effet que nous sommes un certain nombre à partager cette idée.

J'ai arrêté cette expérience qui, évaluée, s'est révélée mauvaise ; en revanche, nous généralisons la mallette, qui était une bonne idée. C'est à cela que doivent servir les expérimentations et leur évaluation.

La première des priorités de ce budget est de mieux soutenir les initiatives et l'engagement des jeunes. Des crédits importants sont ainsi consacrés au développement du service civique : c'est évidemment le chapitre phare, puisque nous passons de 40 millions d'euros en 2010 à 97 millions. Nous voulons en effet que la montée en puissance du service civique, qui doit permettre dès l'année prochaine à 15 000 jeunes de s'y engager, se traduise à terme par la participation de 10 % d'une classe d'âge : un jeune sur dix dans toutes nos villes et tous nos villages, cela représente 70 000 à 75 000 jeunes.

Ce budget profite donc d'une véritable dynamique : même adapté aux nécessités de maîtrise de la dépense publique, il est en sensible augmentation. Non, nous ne remettons pas en cause l'engagement du Président de la République de fournir un grand effort en faveur de l'engagement citoyen des jeunes ; oui, nous avons décidé de mobiliser les moyens nécessaires.

J'ai ainsi prévu d'accompagner, dans le cadre de conventions pluriannuelles d'objectifs, les associations qui vont participer à cette dynamique du service civique, qu'il s'agisse d'associations d'éducation populaire comme la Fédération Léo Lagrange ou la Ligue de l'enseignement, ou d'associations qui ont été à l'origine de la dynamique qui a permis la création du service civique, comme Unis-cités et quelques autres. Les subventions tiennent compte du fait que ces associations vont porter le service civique. Cet argent contribue éminemment à renforcer la dynamique associative ; une bonne partie de l'argent va contribuer à créer des effets de levier sur la vie associative, tout comme les laboratoires territoriaux d'expérimentation jeunesse.

Plusieurs parlementaires m'ont interpellé sur le dispositif « Envie d'agir ». Je l'ai déjà évoqué devant les commissions des affaires culturelles de l'Assemblée nationale et du Sénat, et j'avais d'ailleurs indiqué déjà l'essentiel de mes réponses lorsqu'à la fin du mois de septembre, j'avais tiré le bilan d'une année de plan « Agir pour la jeunesse ».

Nous ne supprimons pas le dispositif « Envie d'agir » : il s'intègre à la thématique de l'engagement citoyen des jeunes, car c'est typiquement une action d'engagement plutôt qu'une action locale. Service civique et « Envie d'agir » vont bien de pair.

J'avais demandé au service de la jeunesse de suspendre le dispositif, le temps de l'expertiser et de le reformater au vu des nouvelles dynamiques que je viens de vous indiquer. J'indique donc, en remerciant tous les parlementaires qui se sont mobilisés sur ce sujet, que nous le maintenons : son évaluation nous a en effet montré non seulement qu'il fait jaillir une étincelle du civisme qui permet de régénérer l'engagement des jeunes dans notre pays, mais aussi qu'il permet un effet de réseau très intéressant. En effet, ceux qui sont passés par ce dispositif, « Défi jeunes » par exemple, et qui ont créé des entreprises dans ce cadre, en sont revenus avec une vraie formation, suffisamment ancrée en eux pour qu'ils aient envie de la transmettre à d'autres.

Les résultats de l'expertise allaient dans le sens du maintien de ce dispositif, il sera donc maintenu puisque, vous le savez, je suis un pragmatique, élu local, maire d'une ville de 30 000 habitants ; je regarde donc les choses tranquillement. Il était doté de 3,2 millions d'euros l'an dernier ; il sera à nouveau doté de 3,2 millions d'euros. Le financement est assuré par un redéploiement sur l'ensemble des crédits de mon ministère : 3,2 millions d'euros, cela représente environ 1,5 % des crédits ; il n'y a donc pas de difficultés.

Je réponds à M. Ménard en indiquant qu'une nouvelle circulaire déterminant précisément les modalités du dispositif sera bientôt signée et qu'un jury permettra d'assurer pour 2011 le maintien dans les mêmes conditions que les appels à projets précédents de « Envie d'agir ». J'ai même l'intention de lancer une opération de communication sur ce sujet, pour créer une nouvelle dynamique ; ce dispositif sera installé comme l'une des expérimentations structurantes des laboratoires d'expérimentation jeunesse là où il n'existait pas déjà.

À terme, puisque ces laboratoires préfigurent la future politique de la jeunesse de notre pays, il y aura des « Envie d'agir » partout sur notre territoire. Ma réponse est ainsi, je crois, suffisamment claire. Je sais que M. Ferry voulait m'interroger sur ce sujet, je réponds donc par anticipation.

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