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Intervention de Michel Ménard

Réunion du 5 novembre 2010 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Sport jeunesse et vie associative

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Ménard :

Cet aveu démontre bien que ce budget est en trompe l'oeil.

Nous sommes très loin d'une revalorisation des politiques en direction de la jeunesse et de l'éducation populaire. Bien au contraire, car si on examine de plus près les crédits affectés aux différentes actions de ce programme, nous constatons malheureusement que la politique en direction de la jeunesse et de la vie associative est loin d'être une priorité du Gouvernement.

La réalité budgétaire de ce projet traduit plutôt une diminution de 10 % des moyens – et même de 17 % si l'on exclut l'action 3 –, dans un budget déjà très insuffisant au regard des besoins et des attentes de la jeunesse.

Contrairement aux ambitions et aux annonces qui ont pu être présentées dans le plan « Agir pour la jeunesse » ou lors de la conférence nationale de la vie associative, votre budget se contente d'assurer la mise en oeuvre du service civique, qui n'absorbe pas moins de 45,9 % de l'ensemble des crédits alloués à la jeunesse et à la vie associative.

En effet, si les politiques en faveur de la jeunesse ont été régulièrement présentées comme des priorités par le Gouvernement, ces déclarations ne se traduisent malheureusement pas par l'élaboration d'une véritable politique de la jeunesse.

La confusion des lignes budgétaires et les changements de périmètre des missions n'arrivent pas à masquer les réductions budgétaires et le désengagement massif et continu de l'État à l'égard de la vie associative comme de l'éducation populaire.

Hormis le manque de lisibilité et l'incohérence des actions que vous prétendez mener, ce budget est caractérisé par un traitement inégal et irréaliste des priorités liées à la jeunesse et à la vie associative. Seul le service civique vous permet d'afficher une hausse de 10 % des crédits de ce programme. Or le développement de ce dispositif aurait dû bénéficier d'un budget spécifique supplémentaire qui n'absorbe pas tous les autres crédits destinés à la jeunesse et au mouvement associatif.

Au lieu de cela, vous réduisez la politique en direction de la jeunesse à la mise en place d'un service civique, certes prometteur, mais largement insuffisant en l'état pour remplacer toutes les dynamiques et les dispositifs que vous avez décidé de sacrifier. La protection des jeunes subit ainsi une diminution de 25 % des crédits, le soutien aux métiers de l'animation, de 69 % et les crédits destinés à alimenter le fonds d'expérimentations pour la jeunesse, de 44,4 %

Vous confirmez également le désengagement de l'État vis-à-vis du mouvement associatif, qui remplit pourtant de nombreuses missions de service public en contribuant à la cohésion sociale sur tout le territoire. Vous mettez en péril l'ensemble du tissu associatif en transférant la plupart des missions locales à la charge des collectivités territoriales, alors qu'elles sont déjà, elles aussi, asphyxiées par la réforme fiscale et celle des collectivités territoriales.

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