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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 26 octobre 2010 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Explications de vote communes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

On les appelle par leur nom, c'est déjà leur faire beaucoup d'honneur ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Il avait promis de « sanctionner, au moins financièrement, les responsables ». « L'impunité serait immorale » disait-il. Il avait encore affirmé que les coupables « ne doivent pas recevoir d'actions gratuites ; leur rémunération doit être indexée sur les performances économiques réelles de l'entreprise ; ils ne doivent pas pouvoir prétendre à un parachute doré lorsqu'ils ont commis des fautes ou mis leur entreprise en difficulté ». À la fin de cette année 2010, rien de tel n'a été fait. Au contraire, les banques se sont remises à distribuer des bonus et à jouer au casino de la finance.

Le Gouvernement et sa majorité docile ont, quant à eux, refusé tous nos amendements qui allaient dans cette direction et que Nicolas Sarkozy avait qualifiés de « quelques principes simples qui relèvent du bon sens et de la morale élémentaire ».

Vous le voyez mes chers collègues, il n'y a rien de concret derrière ces discours aussi lénifiants que médiatiques. De façon trompeuse, voire mensongère, vous cherchez à apaiser les inquiétudes des Français en abusant de la confiance qu'une majorité d'entre eux vous avait accordée en 2007. D'un côté, le discours qui rassure ; de l'autre, le business nauséabond qui continue, et les Français qui triment et s'appauvrissent.

Madame la ministre, lorsque la lumière des projecteurs médiatiques est moins dense, vous ne cachez d'ailleurs pas vos intentions réelles. Ainsi, cette loi de finances pour 2011 a pour objet de « poursuivre les réformes structurelles engagées depuis 2007 ». En d'autres termes, après avoir, l'année dernière, commencé à asphyxier financièrement les collectivités territoriales en supprimant la taxe professionnelle, vous leur imposez cette année une véritable cure d'austérité : 30 milliards d'euros en moins. Parallèlement, vous poursuivez la destruction de la fonction publique en supprimant plus de 30 000 postes cette année, ce qui porte à plus de 130 000 le nombre d'emplois détruits dans la fonction publique depuis 2007.

Quant au « grand coup de rabot sur les niches fiscales », tout le monde aura compris que les classes moyennes paieront l'essentiel de la note et que la fiscalité des grandes fortunes ne subira qu'une minime retouche cosmétique.

Cela correspond en effet à l'autre volet de vos « réformes structurelles », celui qui vous est le plus cher, à savoir consolider l'enrichissement des plus riches. Dans ce domaine, et dans ce domaine seulement, le Président Sarkozy tient toutes les promesses qu'il a faites, le soir de son élection, à ses amis de la bande du Fouquet's. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Dans leur excellent ouvrage Le Président des riches…

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