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Intervention de Jacques Grosperrin

Réunion du 29 septembre 2010 à 10h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Grosperrin :

Même si ce rapport, Monsieur le directeur général, est sans doute un peu trop exclusivement axé sur les sciences de l'éducation et le socio-constructivisme – résoudre le problème de l'échec scolaire, en effet, implique selon moi d'agir simultanément sur plusieurs leviers –, je le trouve éclairant et je ne partage pas les critiques trop véhémentes dont il a fait l'objet de la part du professeur Hubert Montagner.

Premier budget de la nation – notre dépense publique a été multipliée par deux alors qu'entre 1990 et 2000 les effectifs ont considérablement diminué – l'Éducation nationale est un service public qui doit contribuer à l'égalité des chances. Or, alors que 78 % des Français se disent satisfaits du fonctionnement de l'enseignement primaire, le constat que vous faites est accablant, notamment en ce qui concerne les lacunes des élèves entrant en sixième.

Afin de remédier à une telle situation vous considérez – parmi d'autres mesures concernant l'organisation de l'école et de l'année scolaire mais, également, les enseignants et la gouvernance – qu'il convient de placer l'enfant au coeur du système éducatif. N'était-ce pas déjà le cas avec la « révolution copernicienne » qu'était censée porter la loi Jospin de 1989 ? Le constat que vous faites ne s'explique-t-il pas également par une succession de réformes qui se neutralisent ou par l'inapplication de nombreuses lois – je songe à la loi Fillon de 2005 qui était fondée sur le socle commun de compétences – en raison de problèmes ministériels ou, en l'occurrence, de l'attitude de certains inspecteurs généraux peut-être trop académiques qui, exclusivement focalisés sur les savoirs, se soucient assez peu des savoir-faire ? Par ailleurs, ne pourrait-on émettre l'hypothèse selon laquelle la féminisation du corps enseignant ne faciliterait pas l'intégration des codes scolaires par des enfants issus de quartiers sensibles dont nous savons qu'ils sont en quête d'une imago paternelle structurante ? Lacan est formel quant à la fonction du signifiant du Nom-du-Père : si les non-dupes errent, c'est à la condition que Dieu soit inconscient – autrement dit, que le signifiant paternel ne soit pas forclos. Par ailleurs, quid de la reconnaissance sociale du métier des enseignants, mais, également, de leur formation au sein des Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM), notamment en ce qui concerne les sciences de l'éducation ? Enfin, la cogestion de l'Éducation nationale avec les syndicats ne contribue-t-elle pas à freiner l'innovation et la créativité dans la lutte contre l'échec scolaire ?

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