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Intervention de Jean-Marc Ayrault

Réunion du 30 septembre 2010 à 9h30
Immigration intégration et nationalité — Article 3 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Ayrault :

On doit voir en cela, comme cela a été dit par plusieurs collègues, notamment par Delphine Batho, la manifestation de l'échec de votre politique en matière de sécurité et de lutte contre la violence, dont votre majorité a la responsabilité depuis 2002. C'est grave d'en être arrivé là ! C'est grave de ne plus savoir quoi faire, sinon de lancer des opérations de manipulation et de gesticulation, dont vous devriez mesurer la gravité.

Si c'était sans importance, nous ne serions pas dans cette assemblée en train d'en débattre. C'est, au contraire, très grave, je tiens à y insister. Ce message de légitimation de l'extrême droite n'est pas destiné qu'à l'électorat de celle-ci mais également à l'ensemble des Français et, en particulier, à ceux d'origine étrangère, dont l'intégration n'a pas toujours été facile et dont certains souffrent parfois d'une exclusion sociale. Ils vont recevoir ce message comme une nouvelle fragilisation de leur situation. Ces Français à part entière d'origine étrangère sont intimidés par ce que vous êtes en train de faire. Ils sentent une suspicion à leur égard et une menace, alors qu'ils ne souhaitent qu'une chose, comme je l'avais souligné dans le débat organisé par le Parlement sur l'identité nationale, qui est en quelque sorte une forme d'indifférence, c'est-à-dire être considérés comme tous les Français, des Français peut-être d'origine différente mais des citoyens et des citoyennes de la République française. C'est cela qu'ils attendent de la représentation nationale. Or, au lieu de cela, vous leur apportez une nouvelle forme d'insécurité.

Je veux m'adresser, de façon solennelle, comme je l'ai fait hier, à tous les républicains de cette assemblée. J'ai, en effet, été sensible aux interrogations et aux doutes exprimés dans cet hémicycle, à l'extérieur de celui-ci et dans les médias par des membres de la droite républicaine, qui sont inquiets de ce qui se prépare.

Mes chers collègues, nous sommes à un moment charnière de la législature et même du quinquennat de M. Sarkozy. De quel côté de la République allez-vous vous situer ?

Est-ce du côté de M. Mariani, le rapporteur de ce texte, qui se déclarait, hier soir, lassé par les rappels incessants de l'identité républicaine de la France et des valeurs de la République ?

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