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Intervention de Michel Issindou

Réunion du 5 février 2008 à 9h30
Extension du chèque emploi associatif — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Issindou :

Devant un État qui s'efface, les associations font figure de dernier rempart contre le délitement des solidarités.

En effet, la diversité du mouvement associatif ne doit pas occulter une caractéristique commune : quels que soient leurs objectifs et leurs moyens, les associations sont créatrices de lien et participent au renforcement de la cohésion sociale. Face à un État de plus en plus limité dans ses interventions, les associations sont plus que jamais irremplaçables. Leur champ d'action n'a cessé de s'élargir pour répondre à des besoins sociaux toujours plus grands : véritables auxiliaires de la puissance publique, elles interviennent de façon croissante dans les domaines de la santé, de la sécurité, de la formation ou de l'éducation.

C'est sans doute dans les quartiers difficiles que leur rôle est le plus visible et le plus essentiel. Qu'il s'agisse d'alphabétisation, de soutien scolaire, de socialisation par le sport ou d'insertion par le retour à l'emploi, les élus de ces quartiers sont unanimes pour rendre hommage au travail quotidien des responsables associatifs qui luttent contre les situations de marginalisation ou d'exclusion et leurs conséquences en termes de violence et de délinquance.

Le mouvement général de retrait des services publics, de moins en moins présents dans les zones sensibles, crée toutefois le danger d'une confusion des genres. Les associations n'ont pas vocation à assurer seules des missions de service public et c'est bien l'État qui doit demeurer seul maître des politiques globales de redistribution. Mais là où l'aide institutionnelle est par nature indifférenciée, trop souvent inadaptée et parfois déshumanisée, les associations se démarquent par leur capacité à développer des projets sur mesure pour des publics dont elles connaissent les parcours et les difficultés. À la fois réactives et créatives, leurs actions constituent un complément indispensable des mesures mises en oeuvre dans le cadre des politiques publiques. La capacité de ces associations à apporter des réponses originales et efficaces rend d'autant plus étrange la réticence manifeste des gouvernements de droite à leur accorder le moindre crédit, au propre comme au figuré.

En effet, les équipes au pouvoir depuis 2002 ont clairement montré le peu d'intérêt qu'elles témoignent au mouvement associatif. La diminution des subventions nationales « jeunesse et sports » entre 2002 et 2005 en est le témoignage le plus accablant.

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