Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jean-Marc Ayrault

Réunion du 14 septembre 2010 à 21h30
Réforme des retraites — Article 26

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Ayrault :

Les Français malgré le matraquage de votre propagande, ceux qui ont défilé comme les autres, sont bien conscients qu'il faut une réforme, mais ils veulent une réforme juste qui prenne en compte la dureté de certains parcours, ils veulent une réforme efficace qui garantisse dans la durée la pérennité de nos retraites.

Nous sommes à un tournant décisif pour notre pacte social.

La mondialisation s'intensifie, le monde du travail est bouleversé, notre démographie se transforme.

Comme en 1945, lorsque le Conseil national de la résistance inventa notre État social, ces défis exigent de nous imagination, audace et esprit de justice. C'est précisément ce qui vous fait défaut.

Oui, il fallait de l'imagination pour inventer les solidarités intergénérationnelles de demain et ne pas considérer les futurs retraités comme une charge sociale.

Oui, il fallait de l'audace pour rechercher des financements nouveaux.

Oui, il fallait de l'esprit de justice pour faire de la prise en compte de la pénibilité le socle de votre réforme, pour offrir d'autres horizons que le chômage aux seniors et proposer d'autres rêves que le travail à perpétuité aux jeunes qui enchaînent les stages et les CDD.

Tout cela ne compte pas pour vous : votre seule obsession – vous n'en faites pas mystère – est de vous attaquer au symbole de l'âge légal de départ en retraite à soixante ans. Votre unique préoccupation, c'est 2012, l'échéance de M. Sarkozy.

Ce n'est pas en passant en force, ce n'est pas avec les oeillères du dogmatisme et de l'idéologie qui est la vôtre que l'on s'attaquera aux grands enjeux de demain.

Les Français veulent d'autant moins de votre réforme qu'elle se fait au prix du reniement de tous les engagements pris.

Comment oublier que Nicolas Sarkozy, tout feu tout flamme, comme à son habitude, avait déclaré en janvier 1993, qu'il était très attaché au maintien de l'âge légal de départ en retraite à soixante ans qu'il prétendait avoir voté. Son attachement à l'une des conquêtes sociales les plus emblématiques du premier septennat de François Mitterrand paraissait sincère puisque c'est avec gravité que, devenu candidat à la présidence de la République, il déclarait le 23 janvier 2007, dans Le Monde : « Le droit à la retraite à soixante ans doit demeurer, de même que les trente-cinq heures continueront d'être la durée hebdomadaire légale du travail. »

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion