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Intervention de Marisol Touraine

Réunion du 7 septembre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarisol Touraine :

Pour cela, il faut d'abord garantir aux retraités un niveau de pension décent. Or ce n'est plus le cas, à cause de la précarisation du travail, du chômage et du caractère haché des carrières, mais aussi – disons-le – à cause des réformes de MM. Balladur et Fillon.

Ces réformes ont provoqué une diminution du niveau des retraites qui peut atteindre 20 % ! Et l'on assiste au retour de la pauvreté chez les retraités, parmi les femmes surtout. Vous êtes nombreux à évoquer les femmes d'agriculteurs, les femmes de commerçants, les femmes qui ont accumulé les petits boulots. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Avec votre réforme, ce mouvement va se poursuivre.

Enfin, une réforme s'impose parce qu'il est indispensable de prendre en compte l'évolution de la société et du monde du travail. La réforme ne saurait être purement comptable. En idéologues libéraux, vous voulez en profiter pour affaiblir les garanties collectives ; il faut au contraire imaginer de nouvelles protections face aux risques nés de l'éclatement des parcours professionnels et de la diversité des attentes personnelles.

Cette volonté – je me permets de vous le rappeler – était déjà celle du Conseil national de la résistance, qui disait son ambition de renforcer la cohésion sociale comme la cohésion démocratique de la nation.

Depuis 1945, nos pays se sont bien sûr apaisés, mais de nouveaux défis ont surgi, qui imposent de toujours garantir qu'au chacun pour soi seront préférées la solidarité et la responsabilité collective. La discontinuité des carrières, le chômage de masse, la précarité des emplois, mais aussi les changements des métiers, la massification de l'éducation : rien de cela n'aurait d'effet sur notre protection sociale ?

C'est cela qu'une réforme devrait prendre en compte, et ce que vous échouez à faire, car vous n'avez pas le courage de vous confronter aux réels enjeux de la période.

Le courage, pour vous, c'est l'injustice.

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