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Intervention de Jean-Marc Roubaud

Réunion du 7 juillet 2010 à 11h15
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Roubaud, président de la mission :

Pour conclure, je voudrais insister sur la puissance économique turque et le fait que l'essentiel de la diplomatie du pays est à son service. Il est vrai que la dégradation récente de ses relations avec Israël contredit l'aspiration affirmée par la Turquie de « zéro problème avec le voisinage », mais les intérêts économiques turcs plaident clairement en faveur de la stabilité dans la région.

La détermination de la Turquie à adhérer à l'Union européenne reste intacte, comme nous l'a confirmé le président de la République. Mais la diplomatie turque devra résoudre ses paradoxes.

La question de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne divise l'opinion publique française. Je vais vous faire part de quelques réflexions personnelles à ce sujet. Il me semble essentiel que la Turquie poursuive le processus d'adhésion, ce qu'a permis la France en ouvrant deux nouveaux chapitres de négociation sous sa présidence. Je suis en outre persuadé qu'il ne faut pas laisser la Turquie s'ancrer du côté de l'Iran et de certains Etats arabes peu sûrs. La France doit adopter une position d'apaisement et s'efforcer de développer ses partenariats, notamment économiques, avec la Turquie, car les deux parties ont beaucoup à y gagner. Le positionnement de la France contre l'adhésion turque à l'Union européenne lui a déjà coûté un certain nombre de marchés, parfois au profit d'entreprises russes. En tout état de cause, personne n'aura à prendre de décision sur la question de l'adhésion avant quinze à vingt ans et c'est alors la situation en Turquie qui devra être prise en considération.

Actuellement, ce sujet cristallise des préoccupations internes de part et d'autre. En France, la sensibilité, légitime, aux problèmes des Arméniens, l'image négative qui entoure souvent les musulmans, tous perçus comme arabes, pèsent dans l'opinion publique. En Turquie, les difficultés rencontrées dans le traitement de certains chapitres de négociation trouvent aussi des causes dans la politique intérieure.

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