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Intervention de Jean-Philippe Maurer

Réunion du 7 juillet 2010 à 15h00
Interdiction de la dissimulation du visage dans l'espace public — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Philippe Maurer :

Nous sommes ici réunis parce que la burqa est une arme contre la liberté, contre la démocratie, contre la dignité de la femme. La burqa est un signe d'asservissement et de soumission. Pour la combattre, l'article 1er du projet de loi énonce clairement le principe que « nul ne peut, dans l'espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage ». La burqa n'est pas la bienvenue sur le territoire de la République française. Je soutiens ce principe fondamental, et non fondamentaliste. En effet, le port du voile intégral est contraire, non seulement aux valeurs de la République, mais aussi à l'idée que je me fais de l'humanisme.

Ainsi, la dissimulation du visage dans l'espace public est contraire à notre idéal de fraternité et constitue une atteinte au principe du respect de la dignité de la personne, et un refus ostensible de l'égalité entre les hommes et les femmes.

La burqa constitue une violation grave des règles fondamentales de notre vie en société. Le visage, c'est l'identité d'une personne. Il exprime une personnalité, un caractère, une véritable identité. Dissimuler son visage au regard de l'autre est une négation de soi, une négation de l'autre qui ne serait pas digne de vous regarder, et une négation des fondements nécessaires à la vie en société.

En France, ce sont 1 900 femmes, selon les chiffres du ministère de l'intérieur, qui vivraient, au coeur de nos villes, en marge de la société, le visage dissimulé sous un voile intégral. On les appelle même les femmes fantômes, comme pour rappeler que le voile supprime leur identité, et presque leur existence.

Elles sont condamnées à se taire, à vivre masquées. Certes, elles disent vivre leur religion, la respecter. Sauf que les représentants de la communauté musulmane sont les premiers à s'inquiéter de cette pratique qu'ils ne reconnaissent pas comme une prescription religieuse, et redoutent même un amalgame avec la religion musulmane, ce qui serait à la fois inacceptable et dangereux.

Nous ne pouvons rester indifférents face au développement de telles pratiques, odieuses et discriminatoires. Au contraire, l'État doit faire valoir son autorité, et la loi, expression de la souveraineté nationale, doit interdire le port du voile intégral, au nom de la République, de la liberté et de la dignité de la femme et de l'être humain.

Mes chers collègues, pour toutes celles et tous ceux qui se battent en France et dans le monde pour faire respecter les droits des femmes et leur dignité, je réaffirme, avec force et détermination, mon attachement aux valeurs et aux fondements de notre République libre, égale et fraternelle pour tous. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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