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Intervention de Michèle Alliot-Marie

Réunion du 7 juillet 2010 à 15h00
Interdiction de la dissimulation du visage dans l'espace public — Discussion générale

Michèle Alliot-Marie, ministre d'état, garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés :

La dissimulation du visage par le voile intégral fait également référence à une autre réalité, celle de l'intégration souvent plus facile, plus poussée, plus souhaitée par les femmes. Une réflexion est à engager en ce sens. J'étais secrétaire d'État à l'enseignement que se posait déjà la question de ces jeunes femmes issues de certains milieux qui réussissaient particulièrement bien à l'école. À partir d'un certain âge, c'est-à-dire de la fin de la scolarité obligatoire, on les empêche de continuer des études qu'elles pourraient réussir parce qu'il ne faut pas qu'elles soient au-dessus de frères qui ne réussissent pas aussi bien. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) C'est une situation que l'on continue de voir. Je pose la question sans y répondre : en les enfermant derrière ces masques que représentent le niqab et la burqa, ne veut-on pas les empêcher de réussir dans la société, et ainsi de s'affranchir de certaines contraintes ? Nous ne pouvons pas non plus l'ignorer.

La nécessité de faire ce travail de fond dans le même temps ne nous dispense pas de nous attaquer à ce symbole de leur aliénation que représente le voile intégral.

Il ne faut, bien entendu, stigmatiser aucun quartier, aucune population ni aucune religion. Le dialogue avec les responsables musulmans est une réalité : j'ai été pendant deux ans et demi, en tant que ministre de l'intérieur, chargée des cultes et, à ce titre, j'ai entretenu en permanence des relations avec ces responsables. Dans le cadre des concertations menées sous l'égide du Premier ministre, nous les avons reçus, et c'est ensemble que nous avons décidé de travailler pour faire passer le message. Eux-mêmes ont un rôle essentiel dans la formation et dans l'information, et ils jouent ce rôle car l'islam français respecte les lois françaises.

Nous formons de plus en plus d'imams français. C'est moi qui ai fait signer les accords entre le Conseil français du culte musulman, l'Institut catholique et certaines universités pour qu'on forme des imams français. Il convient de suivre le développement de cette initiative qui va dans le sens du respect de la loi française, c'est-à-dire des valeurs de la République.

La dignité des personnes, l'égalité entre les hommes et les femmes, la fraternité constituent des éléments essentiels qui ne peuvent être vécus en pointillé. C'est la raison pour laquelle le texte, après mûre réflexion, a une portée générale. Il concerne tout l'espace public,…

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