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Intervention de Véronique Besse

Réunion du 6 juillet 2010 à 15h00
Orientation des finances publiques pour 2011 — Débat et vote sur une déclaration du gouvernement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Besse :

…est certes anecdotique, mais il a le mérite de montrer la voie. En tout cas, les Français ont besoin de tels exemples, et je crois qu'il ne faut pas négliger leur portée symbolique.

Parce que la réduction de la dette est devenue une urgence nationale et une préoccupation essentielle des Français, nous n'avons pas le droit de donner à nos concitoyens l'image d'un État dépensier et gaspilleur ; parce que l'argent public est l'argent de tous les Français, il est du devoir des parlementaires de veiller avec la plus grande vigilance à son utilisation.

Le deuxième moyen d'assainir la situation budgétaire, c'est l'obligation constitutionnelle de voter le budget en équilibre, du moins pour les crédits de fonctionnement. Cette réforme, l'Allemagne l'a faite en 2009. Cet exemple mérite d'être suivi. L'adoption de règles plus contraignantes s'agissant du solde budgétaire et du niveau des dépenses publiques ne serait certes pas suffisante pour résorber entièrement le déficit, mais elle y contribuerait largement.

En revanche, je ne crois pas qu'il soit de la compétence de l'Union européenne de contrôler les projets de budget des États membres, comme la Commission vient de l'exiger dernièrement. L'élaboration du budget est le droit fondamental du Parlement dans toutes les démocraties. Il est donc indispensable de ne pas se laisser aller à un nouvel abandon de souveraineté qui viendrait retirer aux États leur dernier espace de liberté.

Enfin, nous ne pourrons pas mener à bien une quelconque politique de rigueur si nous restons soumis à la pression d'une concurrence internationale déloyale. Si l'on veut rendre crédible la pertinence d'un marché européen, il faut redonner des frontières claires à l'Europe et les protéger autant que possible. C'est la condition fondamentale pour que l'activité économique puisse se reconstituer à l'intérieur et favoriser le retour de la croissance, et pour que les Français soient réellement protégés de la concurrence des pays à faible coût de main-d'oeuvre et à faible protection sociale.

Pour y parvenir, il faut commencer par briser le cercle vicieux de la mondialisation sauvage qui pousse nos entreprises à délocaliser, augmente le chômage et exerce une pression générale en faveur de la déflation salariale. En brisant ce cercle vicieux, nous pourrons enfin mener les réformes structurelles dont notre pays a tant besoin ; nous pourrons enfin mener des réformes audacieuses, efficaces et pérennes. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.)

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