Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Hervé Féron

Réunion du 5 juillet 2010 à 15h00
Action extérieure de l'État — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Féron :

Ces instituts sont, depuis plusieurs années, en plein essor, parce qu' ils sont accompagnés par les budgets nécessaires et identifiés par un nom, un homme, une histoire, des valeurs qui portent haut et transcendent l'image donnée au monde de leurs pays respectifs.

Pour appuyer mon propos, je citerai deux grands hommes que vous ne démentirez pas, j'en suis sûr, monsieur le ministre. « C'est blesser un peuple au plus profond de lui- même que de l'atteindre dans sa culture et sa langue. » : François Mitterrand. « La culture est l'âme de la démocratie. » : Lionel Jospin. (« Pour ce qu'ils ont faits ! » sur les bancs du groupe UMP.)

Enfin, après les mesures indigentes de ce projet de loi, arrivent – on peut se demander pourquoi – l'article 13 et les dispositions relatives au remboursement des opérations de secours à l'étranger. Où l'on retrouve la suspicion… Nous souhaitons exclure clairement certaines professions : les journalistes, les professionnels des médias et leurs collaborateurs, les intervenants humanitaires, les chercheurs, les universitaires, de ces dispositions inquiétantes.

Il n'y a pas si longtemps, de hauts responsables ont dénoncé les coûts générés par des rapatriements de journalistes. Que signifierait une démocratie où le journaliste , par exemple, aurait le devoir de se justifier « d'un motif légitime tiré de son activité professionnelle parce qu'il se serait délibérément exposé à des risques qu'il ne pouvait ignorer » ?

Si, comme je le crois, monsieur le ministre, nous sommes d'accord sur le fond, convenez que cela ne va pas sans le dire, ni sans l'écrire. D'autres ministres vous succéderont. Quelle sera leur attitude ? Quelles politiques appliqueront-ils ? Sous l'aspect anodin d'un texte dont l'article 13 sera discuté par quelques députés un lundi soir de juillet, peuvent apparaître de graves conséquences pour la démocratie et la liberté de la presse.

Aujourd'hui, lundi 5 juillet 2010, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, journalistes de France 3, sont retenus en otages depuis 188 jours, plus de six mois, depuis le 30 décembre 2009.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion