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Intervention de François Rochebloine

Réunion du 5 juillet 2010 à 15h00
Action extérieure de l'État — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Rochebloine :

…car au moins un exemple de cette fusion existe, et je peux en témoigner, comme d'ailleurs notre collègue Didier Mathus, membre de la mission. Il s'agit de celui, très brillant, de l'Alliance française de Buenos Aires, dont je souhaiterais que l'on s'inspire partout où cela est possible.

Enfin, je vous le dis d'ores et déjà, monsieur le rapporteur et monsieur le ministre, il est faux de prétendre que mon amendement n'est pas acceptable pour des raisons de droit ou de statut. Je propose une expérimentation au sens de l'article 37-1 de la Constitution : « La loi et le règlement peuvent comporter, pour un objet et une durée limités, des dispositions à caractère expérimental. » Par conséquent, je ne vois aucun obstacle à l'adoption de cet amendement.

Parmi les autres préconisations de la mission d'information sur le rayonnement de la France par l'enseignement et la culture, figurait encore celle demandant de mieux former les agents du réseau culturel, en formation initiale et en formation continue. Nous avons noté avec grand intérêt l'accent que vous avez mis vous-même sur cette question, monsieur le ministre, avec un déploiement de moyens qu'il faut saluer, en espérant – et je souligne ce mot trois fois – qu'ils perdurent effectivement.

Nous en reparlerons probablement lors du prochain débat budgétaire, et je rappellerai à cette occasion que la mission d'information a elle aussi plaidé pour que soit marqué un coup d'arrêt à la constante et alarmante diminution des moyens d'intervention du réseau culturel, qu'a d'ailleurs rappelée notre rapporteur, Hervé Gaymard.

Enfin, la mission n'a pas pu, autant qu'elle l'aurait voulu, traiter de l'outil audiovisuel et de sa place, évidemment essentielle, dans la diplomatie d'influence au sein du monde actuel. Mais elle n'en est pas moins convaincue que l'audiovisuel extérieur doit, d'une façon ou d'une autre, être inclus dans la loi que nous élaborons aujourd'hui.

C'est la raison pour laquelle plusieurs des membres de la mission ont souhaité amender le texte en ce sens, et je me réjouis que la commission des affaires étrangères nous ait suivis sur ce point. L'ajout est modeste, certes. Il concerne le rôle et la composition du conseil d'orientation de l'agence culturelle. Mais au moins le message est-il clair. J'espère que le ministère et l'agence, sous la houlette de Xavier Darcos, sauront l'entendre !

J'ai salué tout à l'heure l'expérimentation du rattachement du réseau culturel. J'estime que le rapporteur mérite un deuxième coup de chapeau, si je puis m'exprimer ainsi, pour la modification substantielle du périmètre de la deuxième agence créée par le projet de loi. Le texte initial, inchangé sur ce point au Sénat, mêlait les problématiques, fort différentes, de la promotion de l'enseignement supérieur français, d'une part, et de la projection de l'expertise française sur la scène internationale, d'autre part. Le rapporteur Hervé Gaymard a eu le courage de dire que l'attelage n'était pas cohérent, et la commission des affaires étrangères a eu la lucidité de le suivre.

Continuons donc de réfléchir à une meilleure projection internationale des experts français, mais concentrons l'opérateur, désormais dénommé Campus France, sur les étudiants et sur l'attractivité de la France à leur égard.

Pour aller plus loin sur ce thème, j'ai déposé, avec des membres de la mission d'information que je présidais, notamment avec Martine Aurillac et Robert Lecou, un amendement que la commission a incorporé dans le texte que nous examinons, à l'article 5 ter. Il s'agit d'aller, plus nettement encore que le Sénat ne l'avait souhaité, dans le sens d'un renforcement de ce nouvel opérateur dans le domaine de l'accueil en France des étudiants étrangers, comme vous l'avez d'ailleurs vous-même rappelé, monsieur le ministre.

Le CNOUS et son réseau territorial sont aujourd'hui associés à cette politique dans le cadre du GIP CampusFrance. Demain, il devra en être de même lorsque l'EPIC Campus France sera opérationnel.

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, en définitive, parmi les amendements que j'avais déposés avec d'autres membres de la mission, trois ont été adoptés ou satisfaits, et un ne l'a pas été, celui proposant une expérimentation qui associe les alliances françaises.

J'espère bien sûr qu'en séance cet amendement sera adopté mais, au-delà, permettez-moi, en conclusion, de replacer ce texte, qui n'est qu'un premier pas, dans un contexte plus vaste et plus ambitieux, celui de notre diplomatie d'influence au sens le plus large.

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