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Intervention de Michel Ménard

Réunion du 23 juin 2010 à 15h00
Lutte contre l'absentéisme scolaire — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Ménard :

Monsieur le ministre, vous apportez une mauvaise réponse au vrai problème de l'absentéisme. Comme souvent lorsqu'il y a un problème, vous sanctionnez.

Vous sanctionnez les familles. Mais personne ne connaît de famille qui souhaite que son enfant soit absentéiste. Tout parent souhaite que son enfant réussisse à l'école ou en tout cas aille régulièrement en classe.

L'absentéisme est souvent dû à un mal-être de l'enfant, quand il est en échec scolaire, quand il ne trouve plus d'intérêt, quand il éprouve des difficultés dans sa famille. Un enfant peut se désintéresser de l'école, faire preuve même de violence pour quantité de raisons. Il faut rechercher les causes de l'absentéisme et travailler en profondeur, plutôt que de manier le bâton.

Les enfants ont besoin de psychologues scolaires, d'infirmiers, d'infirmières, de conseillers principaux d'éducation, de surveillants, d'un encadrement d'adultes dans l'établissement scolaire. Or vous faites tout le contraire. Vous supprimez des milliers d'emplois dans l'éducation nationale, et même des dizaines de milliers sur deux ou trois ans. Pour remédier aux difficultés rencontrées par tel ou tel enfant, vous proposez comme seule réponse la sanction.

Les parents ont souvent besoin d'aide à la parentalité. Les conseils généraux interviennent parfois ; c'est le cas en Loire-Atlantique. Un soutien est apporté aux parents lorsqu'ils rencontrent des difficultés. Nous avons créé la maison des adolescents pour les jeunes. Ce sont des réponses plus adaptées que la prise de sanctions sans même que les causes soient prises en compte.

L'article 2 prévoit que le versement de la part des allocations familiales due au titre de l'enfant absentéiste sera suspendu. Comment va-t-on procéder au calcul ? Est-ce que ce sera proportionnel au nombre d'enfants ?

Chacun sait que le montant des allocations familiales n'est pas proportionnel. Pour un enfant, aucune allocation n'est versée ; pour deux, c'est 128 euros ; pour trois, 280 euros ; ensuite 160 euros par enfant supplémentaire. Dans le cas d'une famille de deux enfants, que se passera-t-il si l'un des enfants fait preuve d'absentéisme ? La totalité des allocations familiales sera-t-elle supprimée puisqu'il n'y aura plus qu'un enfant allocataire ? Est-ce que les allocations familiales seront divisées par deux ? L'article 2 précise : « Les modalités de calcul de la part due au titre de l'enfant en cause sont définies par décret en Conseil d'État. » Il nous semble utile de connaître d'ores et déjà les modalités de calcul.

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