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Intervention de Huguette Bello

Réunion du 9 juin 2010 à 10h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHuguette Bello :

Je viens de la région d'Europe la plus touchée par le chômage, où 52 % des nôtres vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Je ne puis d'ailleurs m'empêcher d'envisager ce texte à l'aune des deux millions d'enfants qui sont également dans ce cas dans l'ensemble de notre pays.

Votre proposition de loi repose sur le postulat que les parents sont les principaux responsables de l'absentéisme de leurs enfants scolarisés. C'est occulter le fait que, pour la très grande majorité d'entre eux, c'est avec incompréhension et désarroi qu'ils apprennent que leur enfant ne va plus en classe et qu'ils se retrouvent complètement désarmés face à cette situation : pas un seul parent n'est heureux que son enfant n'aille pas à l'école !

Au lieu de rechercher les raisons pour lesquelles un enfant n'a plus envie de se rendre à l'école, vous mettez l'accent sur la sanction financière. Une telle approche risque d'être contre-productive et d'aggraver encore le problème. En effet, quand un enfant multiplie les absences, c'est le signe qu'un équilibre s'est rompu dans son environnement scolaire, dans son environnement familial, dans sa vie. Pensez-vous vraiment rétablir cet équilibre en faisant planer la menace d'une sanction sur l'un des piliers de son environnement ? Là où il faudrait créer ou recréer des liens, cela risque, au contraire, de les rompre.

Saint-Exupéry nous a enseigné qu'il fallait créer des liens. Or l'école de la République n'en crée plus aujourd'hui.

Telles sont les raisons pour lesquelles nous demandons que l'on abroge le principe de la suspension des aides sociales versées aux familles en faveur des enfants.

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