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Intervention de Henriette Martinez

Réunion du 28 mai 2010 à 15h00
Réforme des collectivités territoriales — Après l'article 1er, amendement 584

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHenriette Martinez :

En tant que femme, je vais tenir des propos qui sembleront politiquement incorrects à mes collègues.

J'ai été élue avant toute loi sur la parité et, sur le fond, j'ai toujours été assez opposée à ce genre de dispositions. Je les ai admises en considérant qu'elles correspondaient à une période de notre histoire politique où il fallait, certes, aider les femmes, et j'ai constaté que cela avait effectivement permis à un certain nombre de femmes politiques d'émerger.

Mais il me semble que nous arrivons à un tournant. Nous pouvons, certes, considérer que, dans les régions, la parité va régresser – je vous en donne acte. Mais, dans le même temps, des progrès se feront jour à la base, dans les petites communes à partir de 500 habitants : nous allons y favoriser la parité et l'exercice des mandats locaux par les femmes. Au lieu d'envisager le problème par le haut, nous nous y attelons, plus intelligemment, par la base : en offrant dans les villages l'occasion aux femmes d'accéder à la vie politique, qui pourront ensuite être candidates à des mandats de conseillers territoriaux, en leur proposant, comme le fait le Gouvernement, de remplacer un titulaire après avoir fait campagne dans le cadre d'un scrutin uninominal à deux tours, le plus difficile des scrutins, plus difficile qu'un scrutin à la proportionnelle, nous allons favoriser l'émergence de femmes de terrain qui vont tenir toute leur place dans la vie politique et qui ne seront pas présentes simplement parce que les partis politiques auront voulu, un jour, faire la parité par le haut.

Je suis donc tout à fait favorable à ce que propose le Gouvernement. Votre acharnement à défendre la parité, mes chers collègues, me dérange quelque peu. J'ai effectivement l'impression de souffrir d'un handicap, celui d'être une femme, et de ne pouvoir faire de la politique que grâce à des lois spécialement aménagées.

Le jour où nous n'aurons plus besoin de ces dispositions sur la parité – nous n'en sommes peut-être pas loin –, le jour où les femmes occuperont leur place, toute leur place, dans la vie politique, sans avoir besoin de lois spécifiques, alors nous aurons gagné. Je crois que nous sommes précisément en train de remporter ce combat, grâce à nos propositions, grâce à l'émergence des femmes dans les mandats locaux, dans les petites communes, où, c'est vrai, elles étaient jusqu'à présent sous-représentées.

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