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Intervention de Fadela Amara

Réunion du 19 mai 2010 à 15h00
Débat sur la politique de la ville

Fadela Amara, secrétaire d'état chargée de la politique de la ville :

…mais elle n'a réglé en quelque sorte que la partie en amont du problème des villes pauvres de la politique de la ville, en rapprochant leurs ressources de la ressource moyenne des communes. La réforme n'a pas été suffisante pour prendre en charge une part significative des dépenses exceptionnelles auxquelles ces communes doivent faire face. Dans bien des cas, les crédits spécifiques de la politique de la ville ont dû également contribuer à la remise à niveau des situations locales difficiles, avant de financer les besoins en équipements et services des populations concernées.

Comme dans bien d'autres domaines, ce constat relatif à l'adéquation des ressources et des charges laisse à penser que l'on demande à la politique de la ville de régler des problèmes de portée générale avec des moyens inadaptés.

En effet, le véritable clivage réside d'abord dans la distorsion entre villes riches et villes pauvres.

L'agglomération de Clichy-Montfermeil réunit un maire de gauche, Claude Dilain, et un maire de droite, Xavier Lemoine, qui, inlassablement, main dans la main, mènent des actions communes dans des conditions difficiles, au service des habitants des quartiers. De même, l'amendement relatif à la DSU, voté lors du projet de loi de finances pour 2010 et visant à flécher les crédits vers les villes les plus pauvres, a été porté par Pierre Cardo et François Pupponi, qui ont su se rassembler au-delà des clivages partisans.

Les réformes en cours nous appellent à mener une réflexion sur le rôle majeur à venir des intercommunalités, tant en termes de mise en oeuvre des politiques publiques que de solidarité intercommunale.

La nouvelle génération de contrats urbains de cohésion sociale devra traduire la philosophie de la Dynamique espoirs banlieue, c'est-à-dire réunir l'ensemble des acteurs, notamment les départements et les communes. Ces contrats rénovés devront surtout sacraliser le droit commun et traduire concrètement la mobilisation et l'engagement de tous.

Victor Hugo disait très justement que la ville est le cordon ombilical qui relie l'individu à la société. Quant à Jean Jaurès, il déclarait : « Je n'ai jamais séparé la République des idées de justice sociale, sans lesquelles elle n'est qu'un mot. » Le chemin pour réduire les inégalités territoriales et sociales est encore long, et le courage politique ne suffira pas, monsieur Le Bouillonnec. C'est ensemble, au-delà des clivages politiques, que nous y parviendrons. Il en va de la cohésion républicaine qui fait le socle de notre démocratie. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)

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