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Intervention de Serge Blisko

Réunion du 18 septembre 2007 à 15h00
Maîtrise de l'immigration intégration et asile — Question préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Blisko :

Allez-vous les archiver au FNEG, le fichier national des empreintes génétiques, réservé aux délinquants et aux criminels ? Pour le coup, nous serions, avec vingt ans de retard, dans le roman d'anticipation d'Orwell, 1984. Si les 2,3 millions de demandeurs de visas sont inscrits au fichier génétique, je ne donne pas cher de nos libertés individuelles, sans compter que vous assimileriez ainsi immigrés et délinquants, ce qui est grave.

Vous avez compliqué l'arrivée en France des familles par des mesures censitaires, comme le montant des ressources exigibles. Or je rappelle que 68 % des dossiers de regroupement familial ne concernent qu'une seule personne. Vous mettez donc en place un arsenal législatif pour très peu de personnes.

Vous avez cité tout à l'heure, parmi les amendements que la commission a acceptés, celui qui tend à porter de 1,20 à 1,33 SMIC le montant des ressources exigées pour une famille de six enfants. Mais vous avez été incapable de donner le nombre de familles de six enfants qui demandent à bénéficier du regroupement familial. Elles peuvent, selon moi, se compter chaque année sur les doigts des deux mains et pourraient donc faire l'objet d'un traitement adapté spécifique, au lieu de quoi, vous mettez en place, je le répète, un arsenal législatif démesuré.

Votre projet, enfin, ne concerne pas seulement les étrangers désirant faire venir leur famille ; il va aussi contrarier chaque année les cinquante mille Français qui, au gré de leurs études, d'une expatriation ou des voyages qui se multiplient, ont eu le bonheur – ou devrais-je dire la malchance et la stupidité ? – de se marier avec une personne de nationalité étrangère et demandent légitimement à ce que leur conjoint rejoigne la France. Savent-ils qu'ils auront les plus grandes difficultés à le faire venir, que le conjoint étranger devra repartir dans son pays demander un visa et que, du fait d'une loi précédente, la validité de leur mariage pourra être remise en cause ? C'est condamner cruellement de jeunes couples à rester séparés des mois, voire des années.

À cela s'ajoute un obstacle supplémentaire, celui de la langue, puisque vous exigez des candidats à l'immigration qu'ils parlent le français avant de venir.

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