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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 3 mai 2010 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2010 — Avant l'article 1er, amendements 30 23 26 21

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

J'en viens ainsi aux sujets qui me tiennent le plus à coeur.

Madame la ministre, vous avez dit tout à l'heure que la BCE avait décidé de ne pas tenir compte des notations. C'est bien, mais pourquoi ne l'a-t-elle pas fait avant que la situation ne se dégrade au point que la Grèce touche le fond ?

Vous avez dit que le Portugal ne pourrait pas subir le même sort. Mais aujourd'hui, il emprunte à des taux de 6 ou 7 %. Il est sur la mauvaise pente, car les spéculateurs savent que, pour la Grèce, la tonte sera bientôt terminée et qu'il faut chercher le prochain mouton ! Le Portugal, entre autres, a vocation à l'être.

Vous n'avez pas évoqué les pratiques que, pourtant, vous avez présentes à l'esprit : je pense à Goldman Sachs, qui était chargée de placer les bons du Trésor grec et qui a contribué à les déprécier, tandis qu'elle faisait la promotion des fameux CDS. Autrement dit, elle a gagné sur tous les tableaux ! Or il n'y a rien aujourd'hui dans le discours public qui ouvre la possibilité d'empêcher cela.

J'ai déposé des amendements qui ont été retoqués par le président de la commission des finances, pour des raisons qui lui appartiennent et que je ne conteste pas. Cela étant, j'eusse préféré qu'il ne les retoquât point ! Dans ces amendements, je proposais la constitution d'une sorte de fonds monétaire européen régional sous contrôle public, la constitution d'une agence de notation régionale sous contrôle public et la possibilité d'ouvrir des négociations d'État à État, avec des États qui ont des fonds souverains et pratiquent déjà de cette façon avec certains partenaires, se mettant ainsi en dehors des champs de la spéculation et des circuits bancaires. Une sorte de nouvelle régulation internationale est, de cette façon, établie entre les États qui ont une vision planétaire et recherchent la stabilité des relations internationales afin que les rapports économiques ne soient pas perturbés par les spéculateurs. Je souhaiterais, madame la ministre, vous entendre sur ce point.

En réalité, ce que je veux montrer, avec une partie de mes amendements, c'est qu'il y a de l'argent et qu'il faut le prendre là où il est.

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