Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de François Baroin

Réunion du 28 avril 2010 à 9h30
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

François Baroin, ministre du budget, des comptes publics et de la réforme de l'état :

M. Hollande s'inquiète du choix qui a été fait de la date du 10 mai. Il sait cependant quel est le poids de l'Allemagne non seulement dans le budget, mais aussi dans les engagements de l'Union européenne, notamment pour la fixation du calendrier de négociation. Faut-il rappeler qu'elle figure au premier rang de nos voisins, amis et partenaires de l'Union ?

Cela dit, nous ne pouvons que nous réjouir de la position adoptée avant-hier par Mme Merkel, qui a ainsi pris un peu d'avance sur le calendrier électoral. La France, qui a honoré tous ses rendez-vous, souhaite rapprocher les échéances. Par ailleurs, les ministres des finances, qui sont régulièrement en contact, se retrouveront prochainement pour une réunion prévue dans l'accord du 11 avril. Tout ce qui vise à hâter le calendrier va dans le sens de la position que nous défendons.

Monsieur Garrigue, la France porte sur les CDS souverains un projet de réforme ambitieux, visant à garantir la transparence du marché et à doter le régulateur d'un pouvoir d'urgence. Une directive interviendra fin juin sur la question.

Monsieur Giscard d'Estaing, vous avez émis des doutes sur la crédibilité des instances de contrôle, mais je rappelle que c'est Eurostat qui a révélé certaines erreurs des comptes publics grecs. Cette instance a joué un rôle dans la découverte de l'insincérité des chiffres qui avaient été présentés. La situation invite donc à renforcer ses pouvoirs.

J'en viens aux règles du pacte de stabilité et de croissance. Si l'Espagne est actuellement en difficulté, c'est en raison non d'une dérive budgétaire, mais d'un surplus d'endettement de la sphère privée. La bulle spéculative immobilière est un point d'interrogation, qui appelle sans doute de nouveaux modes de contrôle. Nous sommes à un carrefour de notre histoire tant pour la gestion de la défense de notre monnaie que pour les modalités de gouvernance ou la mise en place de nouvelles formes de surveillance. C'est pourquoi, pourvu que nous agissions avec rigueur et sang-froid, il y a lieu d'être optimiste, puisque nous allons vers davantage de contrôle, de gouvernance économique et de coordination.

L'Europe est face à un grand rendez-vous monétaire, budgétaire et politique. Fidèle à une ligne qu'elle défend depuis des années, la France usera de toute son influence pour atteindre ses objectifs, notamment dans le cadre du G20.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion