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Intervention de Michel Liebgott

Réunion du 28 avril 2010 à 15h00
Débat sur l'évolution de l'emploi industriel

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Liebgott :

Monsieur le ministre, chacun s'accorde à reconnaître que, dans le domaine industriel, il faut être plus volontariste que jamais. Or le problème, c'est que vous ne l'êtes pas. Un pays dit libéral comme le Luxembourg qui, soit dit en passant, est aujourd'hui gouverné par des socialistes, a développé dans le sud du pays une stratégie de développement économique en lien avec l'Arbed, en l'occurrence ArcelorMittal. Alors que le Luxembourg y consacrait 1 milliard d'euros, de l'autre côté de la frontière, en France, on investissait zéro malgré un projet d'opération d'intérêt national lancé par le Président de la République. Comme l'a rappelé Jacques Attali, qui a été récemment auditionné par la commission des affaires sociales, les Ecopolis ne font l'objet d'aucun financement, pas un centime !

Je comprends et je souscris à votre volontarisme, mais si je reprends cet exemple concret du site d'Esh-Belval, alors que le Luxembourg a consacré 1 milliard d'euros, rien de tel n'a été engagé du côté français. Malgré la venue de M. Mercier sur le territoire, j'attends toujours des propositions concrètes, comme le groupe socialiste en attend sur tous les autres territoires que vous avez évoqués.

Je pourrais citer également l'Allemagne où la part de l'industrie dans le PIB est passée de 29 % à 30 %, grâce à la mise en place d'une autre démocratie sociale. En Allemagne, on ne réunit pas les syndicats uniquement pour faire du palliatif, du social lorsque l'on dépose le bilan ; il y a un dialogue social permanent entre les Länder, l'État, l'entreprise et les syndicats, que l'on ne méprise pas. Du reste, si, à Gandrange, on avait réuni les syndicats et écouté leur expertise, ce site n'aurait pas été fermé. On savait très bien que les investissements nécessaires n'y avaient pas été réalisés, que les équipements étaient obsolescents. On avait préféré conclure des marchés avec les producteurs d'électricité des Pays-Bas plutôt que de continuer à travailler avec des producteurs français d'électricité.

Le problème, c'est qu'il n'y a aucune volonté politique. On va aider les banques, les entreprises du CAC 40, mais on va oublier les sous-traitants de la sidérurgie qui ont dû supprimer des emplois, car ils ne bénéficient d'aucune aide. La force de l'Allemagne sur la France, c'est de disposer d'un tissu de PMI et PME que nous n'avons pas, tout simplement parce que nous n'avons pas de politique industrielle. Nous aidons les très grandes entreprises et nous ne pensons pas aux entreprises intermédiaires.

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