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Intervention de Albert Azibert

Réunion du 6 avril 2010 à 17h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Albert Azibert, directeur général délégué de TDF :

Je tiens à préciser d'emblée que TDF n'est qu'un des diffuseurs techniques de la télévision locale en France. En effet, si, en ce qui concerne l'analogique, nous détenons pour des raisons historiques une position forte, nous sommes en situation de concurrence pour ce qui est du numérique, concurrence soumise au contrôle de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, l'ARCEP.

Notre relation avec les chaînes locales est à la fois directe et indirecte. Elle est surtout indirecte puisque la majorité d'entre elles sont actuellement diffusées sur le multiplex GR1 qui, outre les programmes de France 2, France 3, France 5, Arte et LCP-Public Sénat, « porte » tantôt – mais pas toujours, d'où l'existence de « trous » – ceux d'une chaîne locale, tantôt la deuxième « régionale » de France 3, pour les zones qui sont desservies par deux stations régionales. À ce titre, nous fournissons, comme nos concurrents, une prestation à GR1 qui la refacture, via Télévisions locales associées (TLA), aux chaînes locales.

En France, le coût de diffusion d'un multiplex national est de l'ordre de dix-huit millions d'euros pour le réseau principal et d'une douzaine pour le réseau complémentaire, soit trente millions, mais qu'il faut diviser par six pour avoir le coût par chaîne, puisqu'un multiplex en regroupe six. J'ajoute que ce coût diminue régulièrement.

Le choix d'installer sur le GR1 les chaînes locales – aujourd'hui une trentaine, demain une quarantaine – procède de la volonté de leur assurer rapidement une bonne zone de diffusion. Mais il existe des zones où aucune chaîne locale n'est diffusée. Par ailleurs, les chaînes sont parfois diffusées sur toute une « plaque », alors qu'elles préféreraient l'être de manière plus sélective, sur des territoires plus restreints. Pour le GR1, porter les chaînes locales induit également un surcoût.

Dans leur majorité, les télévisions locales sont favorables, en tout cas pour le moment, à rester sur le GR1. Pour notre part, en tant que prestataire technique, nous sommes cocontractant du GR1.

Nous avons aussi, comme je l'ai dit, une relation directe avec les télévisions locales : avec toutes uniquement pour des prestations annexes – de transport ou d'insertion, y compris sur le GR1 –, mais plus particulièrement avec la vingtaine d'entre elles qui continuent d'être diffusées en analogique et avec celles qui sont diffusées en numérique non pas sur le multiplex GR1, mais sur un multiplex dédié ou sur un simplex – ce sont celles d'Île-de-France, de Vendée, de Troyes et d'Issoudun.

Comment réaliser des économies ? On peut, à court terme, en attendre de l'extinction progressive de la télévision analogique. Déjà enclenchée en Alsace et Basse-Normandie, elle concernera bientôt l'Ouest : les Pays de la Loire, dans un mois, et la Bretagne. Les chaînes de ces régions verront leur facture de diffusion divisée à peu près par deux. Pour vous donner une idée de ce que cette facture représente, j'indique que celle d'une grande télévision locale supportant environ deux millions d'euros de charges est d'à peu près 400 000 à 500 000 euros, ou que la proportion oscille pour l'ensemble entre 10 et 30 % des frais.

Une autre voie à emprunter serait celle d'une optimisation des prestations annexes. S'agissant des transports notamment, nous sommes en train de mettre au point une formule « quasiment nationale » qui pourrait permettre aux chaînes de faire des économies.

À moyen terme, il conviendrait par ailleurs d'examiner si la solution garantissant le meilleur service pour un coût donné est celle du GR1 ou celle du multiplex dédié, qui est déjà le lot des chaînes d'Île-de-France et de Vendée, mais uniquement faute d'autre possibilité. Dans le sud de la France, à Toulouse, à Lyon, à Nîmes, on pourrait envisager de recourir à cette formule, pour tout ou partie des chaînes.

À plus long terme et à condition que ces télévisions soient assurées de conserver une couverture à peu près identique, une solution encore plus économique pourrait être une diffusion en « multilocal », le multiplex national pouvant avoir un surcoût, partiellement à la charge des chaînes locales, qu'exclurait cette formule sur mesure. Cependant, il faut aussi considérer que, sur le multiplex GR1, le coût de la diffusion est à diviser par le nombre de « cohabitants », soit six, alors qu'il n'y en aura que deux ou trois, du moins au début, sur un multiplex dédié.

Enfin, ne serait-il pas possible de faire cohabiter les télévisions locale, sur un nouveau multiplex, avec d'autres chaînes qui obéiraient à des logiques similaires et ne seraient pas susceptibles de les cannibaliser ? Je pense à des chaînes sportives locales ou à des chaînes communautaires.

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