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Intervention de Stéphane Deschamps

Réunion du 7 avril 2010 à 9h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Stéphane Deschamps, coprésidente de l'atelier « modèle culturel et de la création » de la commission pour la nouvelle télévision publique :

On nous a demandé de réserver une matinée entière pour participer à une table ronde avec les parlementaires : ils sont partis, ce qui est d'une grossièreté invraisemblable !

Sommes-nous chez « Oui-Oui à la ferme » ? Lors de la commission Copé, nous étions nombreux à être défavorables à la suppression de la publicité car elle ne permettait pas de pérenniser le financement des chaînes publiques : c'est pourquoi nous avons obtenu le compromis d'une suppression partielle dans l'attente d'un financement réellement pérenne du groupe France Télévisions. Nous avions également reçu l'engagement que l'intégrité du groupe serait garantie, et qu'il ne ferait donc l'objet d'aucune privatisation. Je tiens à rappeler que nous avons travaillé sur la suppression de la publicité alors que l'annonce en avait été faite avant toute réflexion préalable, ce qui est totalement stupéfiant pour tous ceux qui réalisent des émissions pour la télévision – nous ne présentons aux téléspectateurs que des émissions achevées !

Nous en étions arrivés à la conclusion qu'il serait imprudent de supprimer totalement la publicité, préconisation, qui est devenue, dans la loi de mars 2009, une clause de rendez-vous. Or nous apprenons aujourd'hui par les médias qu'au moment même où France Télévisions se réforme en global media – je salue le travail de MM. de Carolis et Duhamel visant à transformer les quarante-neuf sociétés du groupe en une société unique –, la société qui rapporte de l'argent à l'entreprise sera totalement ou en partie privatisée, ce qui est une atteinte à l'intégrité du groupe. Cette annonce ne « passe » ni sur le plan de l'image, ni en termes de communication auprès des sociétés de producteurs et d'auteurs, puisqu'elle est contraire aux promesses qui leur avaient été faites.

Il n'est pas question, à mes yeux, de supprimer actuellement la publicité en journée et de priver ainsi France Télévisions de tout financement pérenne : en effet, l'Europe remet en cause le versement des 400 millions d'euros et, si la redevance est indexée, elle n'est jamais augmentée ! Je rappelle que nous préconisions le financement de France Télévisions par la redevance, car c'est la seule solution, du reste adoptée par la Grande-Bretagne et par l'Allemagne : elle constitue en effet le seul impôt pérenne permettant d'assurer le financement de France Télévisions. On ne saurait jongler avec l'argent du groupe, que nous souhaitons défendre – nous avons travaillé six mois d'arrache-pied à cette fin.

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