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Intervention de Gilles Duhamel

Réunion du 7 avril 2010 à 9h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Gilles Duhamel, directeur général de France Télévisions, chargé de l'antenne, du développement et de la diversification :

Je tiens à rassurer M. Françaix : j'ai le sentiment d'avoir les coudées franches.

Mme de Panafieu et M. Rogemont m'ont demandé quel lien il convenait d'établir entre la publicité et notre stratégie éditoriale : en journée, avant vingt heures, je le répète avec force et conviction, il n'existe aucun lien, sinon marginal, tenant aux horaires, entre la stratégie éditoriale des programmes de six heures à vingt heures et la présence ou l'absence de la publicité. Nous avons une stratégie de bouquets. Sur France 2, nous diffusons l'après-midi des magazines, puis du divertissement et de la fiction européenne ; sur France 3, les travaux de l'Assemblée nationale et du Sénat, puis de la fiction européenne et des jeux avant la tranche d'information ; sur France 4, beaucoup de fictions françaises et étrangères ; sur France 5, du documentaire et du débat ; sur France Ô, qui deviendra une antenne nationale le 14 juillet prochain, des émissions sur la diversité, l'ouverture sur le monde et la musique. Nous conserverons cette stratégie, que la publicité soit ou non maintenue avant vingt heures.

Monsieur Censi, France Télévisions a connu, en 2009, comme toutes les chaînes historiques, une érosion certaine de son audience, en raison de la progression constante de la TNT et des « autres télévisions ». Le dernier week-end de Pâques, ces dernières sont passées de 28 à 35 % de l'audience. Chaque semaine, elles franchissent un nouveau cap, en raison notamment du passage de nouvelles régions au tout numérique – après l'Alsace et la Normandie, ce sera bientôt le tour des Pays de la Loire et de la Bretagne. Notre érosion est semblable à celle des opérateurs privés. Notre virage éditorial n'a donc eu aucun effet global sur l'audience. En revanche, sur le premier trimestre de l'année 2010, le groupe France Télévisions résiste beaucoup mieux à l'accélération de la concurrence que les opérateurs privés. Nous connaissons un recul de 1,5 % par rapport à 2009, alors que nos concurrents privés reculent de 5 % à 6 %. C'est une des raisons pour lesquelles, en dehors de l'attachement de nombreux annonceurs, grands ou petits, au service public et du talent propre de France Télévisions Publicité, nos recettes ont été l'année dernière supérieures aux prévisions et continuent de l'être au premier trimestre de cette année.

De plus, je tiens à rappeler une nouvelle fois que le service public n'a jamais vécu dans un climat de dictature de l'Audimat. Une telle dictature interdit la programmation d'une émission dont on craint la faible audience. Nous essayons de prouver le contraire, ce qui ne nous interdit pas d'avoir, dans le même temps, un objectif d'audience, ou encore de statut ou de puissance. France Télévisions est le premier groupe public européen en audience – 32 %. Les télévisions publiques britannique, allemande, italienne ou espagnole font moins bien, alors que notre bouquet d'antennes est le moins important. En effet, aujourd'hui, France Télévisions dispose de quatre antennes, plus France Ô en Île-de-France – nous posséderons cinq antennes nationales à compter du 14 juillet –, quand les Britanniques en possèdent neuf, les Allemands, huit, les Italiens et les Espagnols six ou sept.

En ce qui concerne la performance des programmes, nous disposons d'un instrument, à nos yeux aussi important que le baromètre quantitatif de l'audience : il s'agit d'un baromètre qualitatif, qui repose sur un échantillon de 10 000 téléspectateurs, dont 5 000 donnent, chaque jour, des notes sur 10 aux programmes qu'ils ont vus sur nos cinq antennes la veille. Le nombre des notes approchant 10 est de plus en plus important, ce qui prouve que les téléspectateurs apprécient le travail que nous effectuons sur la qualité des programmes. Par-delà la question de l'audience, notre performance économique consiste à produire la meilleure qualité au prix le plus raisonnable, sachant que la télévision coûte très cher. En matière de magazines, de divertissements et de jeux, nous avons, depuis trois ans, réduit les coûts de 20 %. Cet effort doit être poursuivi.

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