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Intervention de Fernand Duchaussoy

Réunion du 31 mars 2010 à 10h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Fernand Duchaussoy, président de la Ligue de football amateur :

Nombre de vos questions ont porté sur le rôle des collectivités et vous avez aussi beaucoup parlé d'argent.

Le football est un tout qui englobe footballs professionnel et amateur, ce dernier étant un sport pauvre et vous connaissez bien les difficultés que rencontrent les dirigeants pour faire survivre les petits clubs. Si j'ai dit en introduction que le football amateur était dépendant de l'équipe de France, il l'est bien plus encore des collectivités locales auxquelles je veux ici rendre hommage car, non contentes de soutenir les clubs, elles mettent aussi leurs installations à notre disposition pour des opérations de sélection ou de détection.

Il est vrai que c'est pour elles très onéreux. C'est pour cela que Jean-Pierre Escalettes, lorsqu'il était à la tête du football amateur, a créé le Fonds d'aide à l'investissement. Ainsi, si les collectivités nous apportent beaucoup, si elles doivent aussi répondre à certaines exigences de notre part, en particulier en matière de labellisation des terrains, nous pouvons, en retour, leur apporter une aide financière, certes modeste mais néanmoins supérieure à ce qu'elles peuvent obtenir du CNDS. Depuis quelques années, nous y consacrons environ 15 millions d'euros par an et nous avons participé de la sorte à plus de 6 000 projets de rénovation. Nous faisons, dans ce cadre, un effort tout particulier pour soutenir l'installation de pelouses synthétiques, chaque opération bénéficiant d'une aide de 100 000 €. Nous recevons d'ailleurs un très grand nombre de lettres de remerciements d'élus locaux. Certes, cette aide est modeste puisqu'elle représente entre 7 et 8 % du coût d'une opération, mais il suffit parfois d'installations qui n'ont rien de pharaoniques, comme celle d'un ballon d'eau chaude, d'une main courante ou, en milieu urbain, d'un pare-ballon, pour changer la vie d'un petit club. On est très loin de l'arbitrage vidéo, mais ce sont aussi de petites choses comme cela qui permettent de vivre à un tissu associatif très dense, le football amateur organisant un million de matchs chaque année.

Vous nous avez aussi interrogés sur le développement des différentes disciplines. Je crois que l'on est en train de passer d'un football de l'offre, dans lequel on venait quasi systématiquement vers nous, à un football de la demande, dans lequel les licenciés veulent beaucoup plus de liberté dans le choix de leur pratique. Cela nous oblige à nous ouvrir et je suis persuadé que le club de demain, s'il devra bien évidemment continuer à s'intéresser beaucoup à la compétition, qui est un moteur du sport, devra aussi proposer des disciplines très diverses. C'est pour répondre à cette demande que nous venons de créer un championnat de France de foot-salle – que l'on devrait plutôt appeler football à effectif réduit – et que nous soutenons le beach-soccer.

Le football au féminin est aussi pour nous un axe de développement très important. J'étais la semaine dernière à Boulogne-sur-Mer où l'équipe de France disputait d'une rencontre de qualification pour la Coupe du monde 2011, qui se déroulera en Allemagne. Notre équipe féminine, qui a battu l'Irlande du Nord 6 à 0, est extrêmement compétitive et les 6 500 spectateurs ont été stupéfaits par la qualité technique, par l'engagement, par la motivation mais aussi par la beauté de ses joueuses, qui n'ont absolument rien de garçons manqués…

Mais nous avons un peu mis la charrue avant les boeufs, en commençant par l'élite, et il nous faut maintenant inverser la tendance. C'est ce que nous faisons en nous efforçant d'implanter le football féminin dans nos ligues et dans nos districts, avec de véritables championnats reposant désormais sur l'accès au niveau supérieur et sur la relégation. Nous sommes aussi en train de créer un championnat pour les moins de 19 ans. Enfin, une grande manifestation est prévue à l'occasion des 40 ans du football féminin et vous avez évoqué le soutien que nous apporte dans ce cadre Adriana Karembeu.

L'objectif du président de la Fédération et de passer de 26 500 à 30 000 arbitres. Il nous faut en particulier fidéliser nos arbitres car l'importance du turn-over accroît les besoins en recrutement et en formation. La situation n'est toutefois pas dramatique, grâce à l'obligation qui est faite aux clubs de compter un certain nombre d'arbitres, en fonction du niveau où ils évoluent. Certes, nous préférerions que l'arbitrage se développe par vocation, mais il faut reconnaître le travail qui est fait et le niveau tout à fait satisfaisant de nos arbitres. Comme l'a souligné Jean-Pierre Escalettes, si le match d'hier s'était déroulé dans le cadre du championnat de France et non de la Champions League, les réactions contre l'arbitrage auraient été bien plus virulentes…

Je veux enfin souligner que nous sommes une source importante de création d'emplois : grâce à notre relation avec le football professionnel, nous avons créé récemment dans chaque département un poste de conseiller en football d'animation.

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