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Intervention de Hervé Féron

Réunion du 23 mars 2010 à 21h30
Encadrement de la profession d'agent sportif — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Féron :

La question que nous devons nous poser à ce stade de la discussion est celle de la volonté politique, tant ce texte était attendu et tant il déçoit déjà.

Cette volonté devrait se traduire par le sens que nous donnons au sport et à ses valeurs. Sur nos territoires, le sport est, on l'a dit, un véritable facteur de lien social, d'intégration, d'engagement et d'éducation populaire. On y apprend, dès le plus jeune âge, le respect de l'autre, le goût de l'effort, l'importance du collectif, la santé et le plaisir de la pratique sportive. Or, mes chers collègues, tout cela est bien compromis par l'image que donne souvent le sport professionnel, sport-spectacle où l'argent est roi. Il est du devoir de l'État d'encadrer ce monde sportif pour qu'il reste un monde populaire, porteur d'excellence et de valeurs nobles.

Comment associer tout cela à la triste réalité actuelle du sport professionnel, notamment dans le football ? Blanchiment d'argent, transactions illégales, absence de sanctions dissuasives, agents exerçant majoritairement sans licence, pratiques plus que contestables tel l'achat d'enfants – assimilable à de la traite –, fraude fiscale, surfacturations : bref, toutes les dérives du sport-business, alors que l'argent devrait être la dernière des préoccupations lorsqu'il est question de sport, sous peine d'anéantir tout le travail des clubs amateurs, des collectivités locales, des fédérations d'éducation populaire auprès des Françaises et des Français !

Hélas, les lobbies pèsent tout autant que le choix délibéré de politiques libérales, chaque fois qu'il vous faut motiver ou justifier un texte pour réguler ces pratiques.

Réguler en redonnant du sens et des valeurs au sport professionnel, telle est la volonté politique que traduisent les amendements que nous vous proposerons pour améliorer cette proposition de loi peu ambitieuse qui ne traite qu'une infime partie des malversations sans s'attaquer à la question centrale des transferts ni au caractère occulte des transactions – et qui, bien pis encore, légalise des pratiques inacceptables. Il lui manque, en un mot, le souci de protéger le sportif lui-même dans ce monde de brutes ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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