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Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du 25 février 2010 à 9h30
Questions orales sans débat — Avenir des raffineries françaises

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Madame la ministre chargée de l'outre-mer, avant de poser ma question sur le raffinage, permettez-moi d'insister sur la demande de rencontre avec le ministre chargé de l'industrie formulée par les salariés d'Isotherma, filiale du groupe BKC, bien connu pour sa candidature à la reprise d'Heuliez. Les ouvriers luttent pour obtenir le paiement de leurs salaires, non perçus depuis des mois, et pour la sauvegarde de leur entreprise, alors que le PDG, l'homme d'affaires Louis Pétiet, fêtait jeudi dernier l'entrée en bourse de son groupe dans un grand restaurant parisien – comble de l'indécence !

En ce qui concerne le raffinage, la stratégie industrielle de la France est désormais sur la table grâce à la mobilisation et à l'action des ouvriers du site Total Flandres, grâce aussi à la solidarité de ceux des autres sites Total, comme à Gonfreville-l'Orcher, ville dont je suis le maire. La détermination et la résistance de ces hommes et de ces femmes ont forcé M. de Margerie et Nicolas Sarkozy – qui déclarait pourtant il y a peu que « quand il y a une grève, on ne s'en aperçoit plus » – à écouter et entendre la pression populaire, toujours influente quoi qu'on en dise.

La question cruciale de savoir quelle politique industrielle la France doit mener en matière de raffinage, va enfin être abordée autour d'une table ronde nationale. Ce débat doit aussi se tenir au niveau régional : vous savez combien la Haute-Normandie est concernée avec trois raffineries et plates-formes pétrochimiques. L'État doit s'engager dans ce sens.

En effet, si les premières mesures annoncées sont encourageantes, il faut aller beaucoup plus loin. L'avenir industriel de la France suppose une politique ambitieuse, tournée vers la pérennité des emplois et des industries.

Ce premier succès révèle néanmoins que le grand patronat, qui pensait être intouchable et maître de nos destinées, est confronté à la réalité de la détermination et de la résistance des salariés. Il révèle aussi combien l'État français peut peser sur de tels choix, dès lors qu'il le décide.

Et comme les salariés sont des gens responsables, soucieux de l'indépendance énergétique de la France, de l'avenir de nos industries et des emplois, ils font des propositions novatrices pour produire autrement, en adaptant nos industries aux besoins actuels. Tout ce que Total rechigne à prendre en considération, préférant investir des milliards d'euros loin de nos frontières, dans des pays peu regardants sur les émissions de CO2.

Madame la secrétaire d'État, rassurez les salariés du raffinage, et en particulier ceux de Dunkerque, en me certifiant que l'engagement pris par le Gouvernement n'a pas pour seule raison les élections régionales et qu'il sera toujours d'actualité après les élections.

Pouvez-vous enfin me dire ce que pense Mme la ministre de l'économie du projet de construction de cet important stockage de produits pétroliers finis dans la région PACA, à Fos-sur-Mer, alimenté par bateaux ?

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