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Intervention de Serge Blisko

Réunion du 11 février 2010 à 15h00
Projet de loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure — Article 24 bis, amendement 249

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Blisko :

Cette discussion me rappelle une situation tragique que nous avons connue voilà une dizaine d'années. Un conducteur de train avait alors franchi un feu rouge, provoquant un accident mortel. On s'était interrogé sur les moyens d'empêcher que cela ne se reproduise. Il nous avait été répondu qu'il suffisait de respecter le règlement. Nous parvenons, ici, au même genre d'aberration. Nous sommes évidemment d'accord pour que le règlement soit respecté. Tout le monde considère comme anormal le fait qu'un mineur de moins de treize soit dehors la nuit – M. Pupponi a insisté sur ce point. Toutefois, interdire sans se donner les moyens éducatifs et psychologiques ne servira à rien ! Et, Dieu sait si nous avons besoin d'éducateurs ! L'enfance est de plus en plus courte. Les jeunes de moins de treize ans mettent leur avenir et celui de leurs familles en danger. Il convient d'en prendre conscience et de prévoir un autre dispositif.

L'exposé sommaire de notre amendement mentionne le service public de la prévention de la délinquance. Nous disposons d'associations d'éducation spécialisée, d'une protection judiciaire de la jeunesse. La PJJ que l'on veut recentrer ne peut pas être oubliée. Ce problème relève tout à fait de la protection judiciaire de la jeunesse. Nous devons tout faire pour protéger ces jeunes, déjà en dérive, contre eux-mêmes, mais aussi contre des plus grands et contre des bandes. Toutefois, ramener les enfants chez leurs parents en cas de non-respect du couvre-feu et convoquer le lendemain au commissariat de police lesdits parents, qui risquent de se voir privés d'allocations familiales, ne me semble pas être un début de solution. Au contraire, on risque de stigmatiser des parents, d'en faire les principaux coupables. Si notre société ne parvient pas à sauver les enfants quand il en est encore temps, nous ne pourrons nous exonérer de nos propres responsabilités.

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