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Intervention de Christine Lagarde

Réunion du 3 février 2010 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2010

Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi :

Je voudrais profiter de la présence de M. Muet pour revenir sur sa proposition faite hier d'abandonner l'objectif de faire de Paris une grande place financière, qui figurait dans le rapport Attali. Je suis en profond désaccord avec lui sur ce point. La France a traversé la crise dans des circonstances qui ont été bien plus stables et bien plus sécurisantes pour les opérateurs, banques ou entreprises, grâce à une meilleure supervision, de meilleurs acteurs de supervision, et un meilleur respect des règles. Nous avons donc tout intérêt à développer la place financière de Paris, et à faire de cet ensemble de stabilité et de sécurité un élément d'attractivité.

J'ai récemment réuni les représentants des entreprises et des banques, et nous avons pris la décision de faciliter les émissions obligataires en France. Elles représentent une partie croissante du financement des grandes entreprises : auparavant, 80 % du financement provenait des banques, et 20 % d'émissions obligataires. Cette proportion s'est presque inversée avec la crise financière. Nous avons tout intérêt à créer une bourse pour les obligations des entreprises européennes, pour renforcer la transparence et la liquidité de ce marché. À cet égard, 24 des 40 entreprises françaises constituant le CAC 40 se sont engagées à concentrer 50 % de leurs émissions sur ce marché, ce qui me paraît une excellente chose.

Nonobstant vos réticences à l'égard de la place financière de Paris, dont je persiste à penser qu'elle est un facteur d'attractivité et de sécurité, les entreprises françaises sont donc déterminées à utiliser Paris comme centre de financement. Pourquoi pas Paris plutôt que le Luxembourg, par exemple ?

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